« Nous financerons la rénovation de 10000 logements par an », Bruno Bernard (EELV)

Les politiques publiques ont une influence réelle sur la bonne santé du bâtiment et des travaux publics. C’est la raison pour laquelle nous avons sollicité les quatre principaux candidats à la présidence de la métropole. Chaque candidat a répondu aux mêmes questions. A vous de juger…

 

La vitalité du BTP départemental et régional est sensible à la commande publique. Que comptez-vous faire pour la favoriser ?
Nos objectifs ambitieux pour faire une Métropole soutenable et verte nécessitent des investissements, nous augmenterons donc la commande publique qui est déjà de près d’un milliard d’euros par an. Nous accélérerons la transition écologique par des activités de proximité, nécessitant le savoir-faire local. Et nous construirons avec la société civile et les entreprises un « Schéma de Promotion des Achats Responsables » (SPAR) pour la Métropole, afin d’intégrer systématiquement des critères écologiques, de proximité et sociaux. Nous favoriserons ainsi des emplois non délocalisables.

 

A la tête de la métropole, lancerez-vous de grands travaux ? (Anneau des Sciences, Lignes de métro, tram etc…)
Il faut investir pour s’adapter aux dérèglements climatiques à venir et réduire la pollution, faire advenir une Métropole respirable, végétale et accessible. La mobilité est en partie responsable de la mauvaise qualité de l’air… Nous doublerons le budget d’investissement du SYTRAL en passant à 3 milliards d’euros, ce qui permettra le développement important du tramway, et de l’ensemble des mobilités actives dans la Métropole. Nous mettrons par exemple en place 250 km de pistes cyclables sécurisées pour le Réseau Express Vélo d’ici la fin du mandat.

 

En tant que président de la métropole, pourriez-vous faire voter des aides complémentaires à celles de l’État pour l’entretien, la mise aux normes, l’amélioration des habitations ?
Oui, nous allons amplifier le projet ECORENO’V de la Métropole. L’actuel programme de subventions pour la rénovation énergétique de l’habitat, portée par Béatrice Vessiller, vice-présidente de la Métropole et candidate à la mairie de Villeurbanne, a permis l’éco-rénovation de près de 12 000 logements en 4 ans. Nous financerons la rénovation de 10 000 logements par an, dont près de la moitié dans le parc social, en incitant à l’utilisation des matériaux biosourcés ou recyclés. Nous mettrons fin au chauffage au fuel, très polluant et émetteur de gaz à effet de serre, qui concerne encore plus de 30 000 logements dans la Métropole. Nous mènerons une politique de rénovation des bâtiments publics, responsable de 5% des émissions de gaz à effet de serre du territoire. Et nous mettrons en place des mesures incitatives pour des travaux d’isolation des bureaux.

 

La densification urbaine est une des clefs de la lutte contre la pollution. Allez-vous la favoriser ? La Métropole ne peut pas grossir indéfiniment, alors même que l’étalement urbain favorise la pollution, pose des problèmes d’accès au service public et participe à la congestion urbaine. Nous densifierons autour des nouveaux axes forts de transport en commun, mais nous souhaitons à long terme une coopération plus forte avec les territoires voisins pour mieux répartir la population et les activités économiques. Ce que nous voulons, c’est garantir à tous et à toutes un cadre de vie agréable, respirable et soutenable.

 

Les artisans et petites entreprises n’ont pas les moyens suffisants pour répondre aux normes de circulation des zones à faibles émissions. Comment comptez-vous les aider à modifier leur parc automobile ?
Le montant total des aides en faveur des petites et moyennes entreprises s’élève aujourd’hui à 1 400 000 €. Nous ouvrirons un dialogue avec les entreprises pour adapter si nécessaire le dispositif pour ne pas pénaliser les TPE et les artisans. Nous accompagnerons nos entreprises de proximité afin d’assurer que l’instauration de la Zone à Faibles Emissions ne nuise pas à l’économie locale. De plus, nous installerons un réseau d’hôtels de logistique urbaine, c’est-à-dire des points de relais de livraison et de stockage temporaire de colis et de déchets de chantier, pour accompagner la transition et faire des livraisons vertes.

 

L’agglomération souffre l’été de sa « bétonite aigüe ». Que proposez-vous pour rafraîchir les cités de la métropole ?
Notre politique rendra systématique la végétalisation dans tous les projets d’aménagement afin que chaque quartier ait des espaces natures adaptés. Nous n’aurons plus d’espaces publics minéralisés, comme le cours Lafayette ou la place des Terreaux ! Nous créerons plusieurs forêts urbaines de 3 à 5 hectares minimum qui seront des zones de rafraîchissement, des refuges de biodiversité et des pièges à carbone efficaces. Les sites en friche sont une opportunité de verdir la ville, comme la friche Nexans à Gerland ou la halle Sernam Jean Macé. Nous végétaliserons aussi les cours des collèges, et enfin nous inciterons les espaces privés à végétaliser massivement !

 

Le développement de la Métropole se fera en collaboration avec les territoires avoisinants. Quelle politique entendez-vous mettre en place avec eux pour le favoriser ?  

Nous mettrons en place une coopération forte avec les espaces voisins afin de rééquilibrer le territoire. Il s’agit d’un point clef de notre programme qui se trouve de manière transversale dans nos objectifs. Concrètement, nous allons signer des contrats interterritoriaux afin de répartir les activités économiques, la production agricole, la production d’énergies renouvelables, réguler la densification, lutter contre l’étalement urbain et ralentir la croissance démographique de la Métropole. Nous agirons également pour rééquilibrer le territoire de la Métropole, notamment en soutenant le développement de l’Est Lyonnais.

 

Interview à retrouver dans le Journal du BTP du 23 janvier 2020