Les politiques publiques ont une influence réelle sur la bonne santé du bâtiment et des travaux publics. C’est la raison pour laquelle nous avons sollicité les quatre principaux candidats à la présidence de la métropole. Chaque candidat a répondu aux mêmes questions. A vous de juger…
La vitalité du BTP départemental et régional est sensible à la commande publique. Que comptez-vous faire pour la favoriser ?
Dans son rôle de développeur et d’aménageur, la métropole doit continuer d’investir lourdement dans les secteurs de sa compétence qui touchent les BTP et qui participent à son attractivité. Donc la première réponse est : dès l’élection, on fait le bilan des procédures engagées, des projets qui ne sont pas contestés, et on déroule, on ne perd pas de temps… On est déjà très en retard par rapport aux projets annoncés. Le BTP c’est aussi la construction, il faut pousser les maires qui ont un peu levé le pied sur les permis de construire avant les élections, y compris à Lyon… C’est vrai aussi pour tous les travaux dits de voierie.
Deuxième réponse : de façon légale et transparente dans les cahiers des charges sur les appels d’offre publics, on privilégiera les entreprises du territoire, notamment parce que nous avons un souci environnemental. Le choix d’entreprises locales permet d’éviter de grands déplacements, on favorise les circuits courts.
A la tête de la métropole, lancerez-vous de grands travaux ? (Anneau des Sciences, Lignes de métro, tram etc…)
Il y a plusieurs grandes thématiques liées à la circulation. Pour les lignes de métro, on lancera rapidement la ligne E, les études de prolongement sur le plateau de Rillieux et de Caluire devront être avancées ; il faut terminer aussi certaines lignes de tram ; et puis on travaillera sur les grands sujets type infrastructures dont l’Anneau des Sciences, le principe ne sera pas mis en cause, il faut avancer mais de manière opérationnelle. Il y aussi le lancement des ZAC qui sont au début de leur vie…
En tant que président de la métropole, pourriez-vous faire voter des aides complémentaires à celles de l’État pour l’entretien, la mise aux normes, l’amélioration des habitations ?
Je pense que oui. Il faut avoir une politique spécifique dans ce domaine car l’un des grands enjeux de la métropole est la rénovation de l’habitat ancien. Nous avons sur certaines communes, soit dans le patrimoine des bailleurs publics, soit dans le privé, des bâtiments en mauvais état, énergivores, et nous avons la capacité à aider les gens à faire des travaux… donc il faut le faire. Il faut y mettre des moyens pour être incitatifs. Ce sera des aides financières plutôt que des aides fiscales.
La densification urbaine est une des clefs de la lutte contre la pollution. Allez-vous la favoriser ?
Je suis favorable au respect des territoires. Cela signifie qu’il ne peut pas y avoir de densification uniforme partout. Certains projets d’aménagement s’y prêtent, d’autre non. Il faut aussi réfléchir à améliorer l’existant. Par exemple, la construction d’un ou deux étages supplémentaires sur certains bâtiments. C’est en tous les cas des politiques de dentelles, au cas par cas. La densification est repoussoir car elle porte parfois atteinte à la qualité de vie de quartier. Or je suis pour une métropole plus vivable. C’est pour cela que je pense que la réponse aux 150 000 habitants supplémentaires à l’horizon 2030 passe par un travail de collaboration avec les territoires situés dans l’aire urbaine (50 km autour de Lyon). On reliera les différents secteurs par des transports en commun extrêmement rapides, et le développement multipolaire.
Les artisans et petites entreprises n’ont pas les moyens suffisants pour répondre aux normes de circulation des zones à faibles émissions. Comment comptez-vous les aider à modifier leur parc automobile ?
Sans doute avec des aides directes comme pour les logements, allouées sur des critères spécifiques. Ça ne me choque pas du tout. On peut aussi leur faciliter l’accès en centre-ville… L’idée s’est d’accompagner, d’avoir une politique environnementale positive !
L’agglomération souffre l’été de sa « bétonite aigüe ». Que proposez-vous pour rafraîchir les cités de la métropole ?
Il faut totalement repenser la notion d’aménagement de l’espace public. Renoncer quasi définitivement aux aménagements type place des Terreaux, place Ampère ou place Saint-Nizier… La plantation d’arbres est essentielle pour son rôle de maîtrise des pointes de chaleur. Il faut donc replanter. Il faut continuer à préserver les secteurs de la métropole verdoyants et paysagers par la réglementation des PLU et PLUH et par son renforcement. On peut aussi demander un minimum d’espaces verts et de plantations dans les projets d’aménagement de développement urbain. Et puis c’est la réalisation que j’ai annoncée d’un grand parc porte Sud, sur la Mulatière et Oullins, le « Central Parc » en complément du parc de la Tête d’Or et Parilly…
Interview à retrouver dans le Journal du BTP du 30 janvier 2020