Gérard Collomb (LREM) : « Les constructions nouvelles seront toutes à basse consommation, et dans la mesure du possible, à énergie positive »

Les politiques publiques ont une influence réelle sur la bonne santé du bâtiment et des travaux publics. C’est la raison pour laquelle nous avons sollicité les quatre principaux candidats à la présidence de la métropole. Chaque candidat a répondu aux mêmes questions. A vous de juger…

 

La vitalité du BTP départemental et régional est sensible à la commande publique. Que comptez-vous faire pour la favoriser ? A la tête de la métropole, lancerez-vous de grands travaux ? (Anneau des Sciences, Lignes de métro, tram etc…)
En l’espace de 18 ans la Métropole s’est totalement métamorphosée même s’il reste encore de nombreux projets structurants à mener pour rester dans le top 10 des métropoles les plus attractives d’Europe. En termes de mobilité, une stratégie d’ensemble à l’échelle métropolitaine doit être mise en œuvre. Premièrement, il faut résoudre la question du Nœud ferroviaire lyonnais, c’est vital. Il permettra d’accueillir plus de liaisons nationales et internationales et confortera ainsi l’attractivité de Lyon. Mais il est également la base nécessaire au développement du RER à la lyonnaise que nous souhaitons. En second lieu, si nous ne voulons pas que toutes les industries lyonnaises et régionales quittent notre territoire il est indispensable aussi de réaliser le Lyon-Turin. C’est un projet à forte dimension écologique puisqu’il permettra de désengorger les vallées alpines et d’améliorer la qualité de l’air. La réalisation du bouclage du périphérique, l’Anneau des sciences, permettra également de soulager Fourvière, le périphérique et la rocade Est. Enterré à 80%, il offrira une meilleure connexion avec les transports en commun et libérera l’espace en surface pour les mobilités douces et les piétons.

Enfin, il faut terminer le grand contournement Est de l’agglomération lyonnaise au-delà de l’aéroport Saint-Exupéry. Il est aujourd’hui au deux-tiers bouclé.

Le développement du réseau de transport en commun doit aussi être amplifié. Dans ce cadre, le plan métro doit être développé avec la réalisation de la nouvelle ligne E pour desservir l’ouest lyonnais, avec les projets de prolongements des lignes A jusqu’à Meyzieu et C jusqu’à Caluire.

En tant que président de la métropole, pourriez-vous faire voter des aides complémentaires à celles de l’État pour l’entretien, la mise aux normes, l’amélioration des habitations ?
En 2015, j’ai mis en place un dispositif d’aide à la rénovation énergétique des logements appelé « Ecoreno’v ». Aujourd’hui, il présente un bilan très positif puisque 7 857 logements ont déjà été rénovés pour un montant de 130 millions d’euros pour les entreprises locales. Mais au vu de l’urgence climatique et sociale, je souhaite engager un programme ambitieux de réhabilitation thermique des bâtiments privés, copropriétés et maisons individuelles, locaux artisanaux et bureaux via le tiers-financement. Ce dispositif permettra de préfinancer les travaux de rénovation thermique, de faire baisser la facture énergétique et de rembourser la dette. Quant aux constructions nouvelles, elles seront toutes à basse consommation, et dans la mesure du possible, à énergie positive.


La densification urbaine est une des clefs de la lutte contre la pollution. Allez-vous la favoriser ?
Lyon est une ville fortement urbanisée, ayant vu son attractivité territoriale se renforcer depuis une vingtaine d’années (+ 100 000 habitants entre 1990 et 2016, 33 000 logements livrés depuis 2009 et 10 500 construits en moyenne par an entre 2015 et 2017). Il faut continuer à accueillir encore de nouveaux habitants tout en développant une ville faisant place aux espaces naturels. Car nous devons clairement être à la tête du nouveau défi qui est celui de la préservation de la planète. A Lyon, c’est ce que nous faisons depuis longtemps en intégrant la dimension végétale dans le développement des projets urbains, comme par exemple avec l’aménagement de la rue Garibaldi. Nous sommes passés d’un urbanisme de dalle à un quartier qui retrouve de véritables rues, avec des allées végétalisés pour le bien-être de tous.

Les artisans et petites entreprises n’ont pas les moyens suffisants pour répondre aux normes de circulation des zones à faibles émissions. Comment comptez-vous les aider à modifier leur parc automobile ?
La Métropole a approuvé la mise en place d’une zone à faibles émissions (ZFE) qui est effective depuis le premier janvier 2020. C’est une mesure qui nécessite un accompagnement pour ne pas diminuer l’activité économique et que nous devons évaluer pour connaitre sa réelle efficacité. Des dérogations sont d’ailleurs prévues pour ne pas empêcher des professionnels comme les artisans, de travailler. Nous avons déjà anticipé en appliquant une tarification préférentielle pour certaines professions et en accordant une aide pour acheter un véhicule propre.


L’agglomération souffre l’été de sa « bétonite aigüe ». Que proposez-vous pour rafraîchir les cités de la métropole ?
Il faut remettre de la végétation en ville. Depuis 2001, 58 ha supplémentaires d’espaces végétalisés ont été créés à Lyon pour redonner toute sa place au végétal. Il faut créer des îlots de fraîcheur, des parcs, et planter 10 000 arbres par an. Par une mobilité propre, des bâtiments plus sobres, nous réduirons les émissions de gaz à effet de serre et améliorerons la qualité de l’air. L’objectif est d’arriver à une neutralité carbone en 2050 à l’échelle de l’Aire urbaine.