La fédération BTP Rhône Métropole est représentée dans de nombreuses institutions par des mandataires, essentiels à la pérennité des entreprises du BTP qui peuvent ainsi faire entendre leur voix. Le journal du BTP a décidé de donner la parole à quelques-uns d’entre eux. Interview à retrouver dans l’édition du 2 juillet 2020.
Marc Poisson, président de Rolando et Poisson, est 3ème vice-président de la fédération BTP Rhône Métropole et Président de l’Urssaf Rhône-Alpes.
Vous êtes président de l’Urssaf Rhône-Alpes depuis deux ans, c’est quoi le job ?
L’Urssaf (1) est une grande machine composée de gens brillants et motivés. Mon rôle, dans le cadre des conseils d’administration que nous avons, est de veiller au respect de nos statuts, mais aussi de nos règles et consignes transmises par l’Accos (Agence centrale des organismes de sécurité sociale). Il est de permettre que la qualité d’entrepreneur – quelle que soit la taille de l’entreprise, soit entendue, afin que l’Urssaf ait une démarche qui ne soit pas en décalage avec le quotidien et la réalité de l’entreprise. Je vous prends un exemple : quand on évoque en conseil la sécurisation des parcours, c’est parce que ma fédération me demande de tout faire pour que les décisions de l’Urssaf ne prennent pas trop de temps, pour que les décisions ne soient pas déconnectées de la réalité, pour que les décisions de l’Urssaf puissent être humaines et que celles-ci ne plongent pas l’entrepreneur dans une zone d’incertitude préjudiciable à l’entreprise.
Pourquoi est-ce important que la fédération BTP ait un représentant à la tête de l’Urssaf Rhône-Alpes ?
Il est essentiel de faire entendre la voix de l’entreprise, comme les salariés font entendre la leur dans le cadre de nos conseils d’administration. Dans la mesure où il faut faire entendre sa voix, elle est plus forte quand elle est regroupée.
La présidence est souvent tenue par un représentant du BTP ?
Mon prédécesseur est aussi issu du monde du bâtiment. Mais je suis mandaté par le Medef. Cela dit le poste de président régional de l’Urssaf n’existe pas depuis longtemps, il a été créé pour régionaliser notre action… L’Urssaf Rhône-Alpes c’est 45 milliards d’euros de collecte sur 480 milliards. L’Ile de France fait 100 milliards. Nous sommes la 2e région devant PACA qui collecte 20 milliards.
Votre présidence vous amène à côtoyer le monde politique ?
Je suis plus en contact avec les directeurs d’Urssaf, les chargés d’affaires, et avec l’Acoss, l’organisme national qui chapeaute toutes les Urssaf. L’Acoss fait passer des directives qui s’imposent aux Urssaf. Quand elle dit qu’il faut contrôler tel type de problème, elle nous donne la forme que doit prendre le contrôle par rapport à ce problème-là. L’Acoss c’est un peu la doctrine. De mon côté, mon rôle est d’échanger avec son président ou son directeur général quand nous pensons que ce n’est peut-être pas dans cette direction qu’il faut aller.
La consigne N°1 est de lutter contre le travail illégal ?
Oui je peux vous dire que ça mobilise une grande partie de nos forces. Nous sommes très fermes sur le travail illégal. C’est une demande de l’Acoss, de nos fédérations professionnelles, mais aussi du législateur. Dans le cadre des budgets par exemple, j’ai consigne d’une lutte absolue contre le travail illégal. Et concrètement cela peut se traduire par exemple par la budgétisation de personnel supplémentaire aux contrôles.
Vous rendez compte de vos travaux à la présidence de l’Urssaf à votre fédération BTP ?
Non. Je rends compte à mon conseil d’administration qui est composé de personnes membres du Medef (2). J’ai d’abord été élu par le conseil d’administration de seize personnes qui représente pour moitié des syndicats de salariés et pour moitié les syndicats patronaux. Il me reste deux ans à faire et j’ai la possibilité de me représenter pour un autre mandat de quatre ans.
Vous apportez les valeurs de la fédération et du BTP à l’Urssaf ?
Bien sûr. La sincérité, la valeur de la Pme, j’explique par exemple à nos amis salariés que toutes les entreprises ne se ressemblent pas… Ils ont toujours le sentiment de s’adresser au grand patronat, moi je suis plâtrier-peintre à Saint-Fons, on amène aussi les valeurs du bâtiment liées à la formation, à l’engagement. On essaie aussi d’expliquer que la sous-traitance fait partie d’une donnée importante de nos métiers aujourd’hui, qu’il convient de gérer au plus près… On amène ce que nous sommes.
- L’Urssaf est un organisme collecteur. Dans le domaine social l’Urssaf collecte toutes les charges et cotisations liées au travail. Et dans le cadre de cette collecte l’Urssaf exerce aussi la mission de contrôle. Et en troisième point il y a les caisses dites « dépensières », la sécurité sociale, pôle emploi, la CPAM la Cram etc… Le but de l’Urssaf est de « permettre à chacun de bénéficier d’une protection sociale, en cotisant selon ses moyens et en recevant selon ses besoins. Le système, dont l’affiliation obligatoire est gage de pérennité, profite à tous, sans considération d’âge ou d’état de santé. Il garantit un accès aux soins, une retraite et un soutien aux familles. »
- Tout entrepreneur de la fédération française du bâtiment est automatiquement adhérent au Medef. Le Medef du Rhône a été créé (le GIL à l’époque, Groupement Interprofessionnel Lyonnais) par le regroupement de différentes branches dont BTP Rhône qui s’appelait Syndicat général des entrepreneurs de bâtiments et de travaux publics du Rhône.