Il semble que les particuliers retirent de l’épisode covid l’envie d’investir dans leur patrimoine, Thierry Vouillon, Président de la chambre de Charpente Toiture

Au sein de la fédération BTP Rhône-Métropole, vingt-six chambres syndicales réparties sur cinq sections, et quatre chambres territoriales, œuvrent au plus près des adhérents. Nous avons choisi de diriger le projecteur sur chacune de ces chambres en posant sensiblement les mêmes questions à chacun des présidents.
Thierry Vouillon, patron de Vouillon-et-fils, une entreprise bientôt centenaire de dix salariés installée dans le Beaujolais, est le président de la chambre « Charpente Toiture » de la section Clos Couvert.

Quel est le champ de compétences de la chambre « Charpente Toiture » ?

Tout ce qui est au-dessus des derniers murs ! Aussi bien du neuf que de la rénovation. De la charpente mais aussi de l’ossature bois… La zinguerie c’est tout ce qui est pose de chéneaux, étanchéité, toitures en zinc ou en cuivre, pose de paratonnerres… Les entreprises adhérentes sont multiformes puisqu’elles comptent de deux ou trois salariés jusqu’à quatre-vingts.

 

Quels sont vos principaux donneurs d’ordre ?

Des collectivités publiques et des privés, sociétés et particuliers. Des régies aussi. Cela peut être enfin le patrimoine, puisque nous travaillons également sur des bâtiments historiques, châteaux et églises. L’éventail est très large.

 

Comment vos adhérents ont-ils vécu le temps du confinement ?

Cela dépend de la taille des entreprises. Toutes les entreprises ont dû s’arrêter du jour au lendemain, mais les petites structures ont pu redémarrer plus vite, d’un à deux jours après le confinement, par exemple quand elles travaillaient chez un particulier qui acceptait leur présence, à environ deux semaines. Alors que certains adhérents à l’effectif important, amenés à intervenir sur des chantiers nécessitant beaucoup de co-activité, ont connu jusqu’à deux mois d’arrêt. Je dois dire que globalement les salariés ont répondu présent dans leur grande majorité, il n’y a pas eu à ma connaissance beaucoup de chômage partiel pour garde d’enfants par exemple. Dans mon entreprise, ils étaient heureux de pouvoir reprendre.

 

Comment vos adhérents voient l’avenir ?

Nous ne savons pas encore comment cela va se passer à l’automne, même si nous pouvons compter sur certains chantiers décalés dans le temps. Pour l’instant nous rattrapons les retards. Honnêtement il est très délicat d’être optimiste ou pessimiste puisque nous devons faire face à deux réactions de la part des donneurs d’ordre : le maintien des chantiers d’une part, et un coup de frein aux investissements d’autre part. Une bonne nouvelle cependant, il semble que les particuliers retirent de cet épisode l’envie d’investir dans leur patrimoine plutôt que de confier leur argent à la banque. Pour le neuf, cela dépendra des institutions et des collectivités nouvellement élues.

 

Êtes-vous concernés par les plans d’envergure lancés pour lutter contre les « passoires thermiques » ?

Nous l’espérons, car une isolation pour l’aménagement des combles peut être réalisée en toiture. Mais encore une fois c’est un peu tôt pour se réjouir puisque rien n’est encore traduit dans les faits.

 

A-t-il été plus simple pour les entreprises installées dans le Beaujolais par exemple de travailler pendant la période de covid ?

Oui c’est certain. Nous avons été moins impactés.

 

Votre chambre a-t-elle connu beaucoup de litiges sur les surcoûts ?

Certains de nos adhérents, qui ont sollicité une participation pour participer au coût de l’impact de la covid, restent sans réponse ferme.

 

Vous avez souffert de problèmes d’approvisionnement ?

C’était beaucoup moins fluide, puisque nous avons dû faire face à des réglementations, il y avait par exemple des horaires à respecter pour aller s’approvisionner, il a fallu anticiper. Sinon, nous n’avons pas connu de grosses difficultés sur les matériaux, excepté parfois quelques délais plus longs…

 

Quelle a été votre contribution durant ce confinement en tant que président de chambre ?

Nous avons mis en place un groupe de discussion sur WhatsApp pour pouvoir communiquer entre nous, échanger sur nos façons de procéder face à la crise, nous avons pu parler de tout, la reprise, l’avenir, etc… De son côté, la fédé nous donnait beaucoup d’informations, nous pouvions les commenter, discuter de la mise en œuvre des recommandations. Par ailleurs, elle nous a aussi beaucoup aidé pour trouver des masques, nous sommes quelques-uns à nous être approvisionnés avec son aide. Cela a été essentiel pour redémarrer l’activité, notamment pour les entreprises qui connaissent beaucoup de co-activité. A noter, notre prochaine réunion de bureau prévue à la fin septembre.