L’activité a été complètement arrêtée dans les cimetières, Sébastien Raynaud

Au sein de la fédération BTP Rhône et Métropole, vingt-six chambres syndicales réparties sur cinq sections, et quatre chambres territoriales, œuvrent au plus près des adhérents. Nous avons choisi de diriger le projecteur sur chacune de ces chambres en posant sensiblement les mêmes questions à chacun des présidents.

Sébastien Raynaud, directeur de la Marbrerie Raynaud fondée en 1954, entreprise de quatre personnes basée à Villeurbanne, est le président de la chambre « Taille de pierre Marbrerie funéraire et de bâtiment » de la section Finition.

 

Quel est le champ de compétences de la chambre « Taille de pierre Marbrerie funéraire et de bâtiment » ?

Nous faisons des sols en pierre, des façades en pierre calcaire ou en granit, et des cuisines ou salles de bains pour la partie marbrerie de bâtiment, et puis nous intervenons dans les cimetières avec des poses de monuments, ouvertures de caveaux, creusements et inhumations, pour la partie funéraire. Nous avons également deux adhérents qui font de la Pompe Funèbre et enfin un dernier qui fait du sablage de façades et monuments. Notre chambre syndicale est composée essentiellement de petites entreprises de la Métropole.

 

Quels sont vos principaux donneurs d’ordre ?

Les collectivités, les promoteurs et les particuliers pour la partie bâtiment, les régies aussi… Pour la partie funéraire, ce sont principalement des particuliers qui font construire ou rénover des monuments, mais également les communes puisque ce sont elles qui ont la responsabilité des cimetières.

 

Comment vos adhérents ont vécu le confinement ?

La partie marbrerie funéraire a travaillé, forcément, même si nous n’avons pas enregistré obligatoirement plus d’inhumations que l’an passé sur une période identique allant de janvier à juin. Cela est dû à un faible nombre de décès pendant l’hiver dernier. Les collègues du Bâtiment ont fermé un mois et demi, à peu près comme l’ensemble des entreprises du secteur.

 

Vos adhérents ont-ils fait appel au chômage partiel et au prêt garanti par l’État (PGE) ?

Nous avons utilisé le chômage partiel pour certains postes seulement. Les salariés de terrain ont travaillé au coup par coup, sans toujours faire des journées complètes. Il faut savoir que l’activité a été complètement arrêtée dans les cimetières avec lesquels nous travaillons, à Lyon, Villeurbanne et Vaulx-en-Velin. Nous avions uniquement le droit de procéder aux inhumations, pas d’engager des travaux, ni même de faire des gravures sur les monuments. Cela s’est donc traduit par une absence de factures pendant deux mois et demi environ. Pour le reste non, je n’ai pas connaissance d’entreprises de la chambre qui ont fait appel au prêt garanti par l’État, nous sommes de petites structures et nous avions la trésorerie pour tenir.

 

Comment voyez-vous l’avenir pour votre secteur d’activité ?

Pour la partie funéraire, c’est plutôt calme par rapport aux années passées. Pour le bâtiment, les carnets de commande sont pleins jusqu’à la fin de l’année, pas de péril pour l’instant, juste quelques reports de chantiers.

 

Vos adhérents ont-ils connu des problèmes d’approvisionnement ?

Sur les matériaux, oui, parce que les fournisseurs étaient fermés, mais pas pour les pierres ou le marbre puisque nous ne pouvions pas travailler. Sinon, nous avons connu les mêmes difficultés que les autres en début de confinement pour trouver des stocks de masques, de gants et combinaisons. Nous sommes passés par la fédération pour nous équiper.

 

Quelle a été votre contribution durant ce confinement en tant que président de chambre ?

Avec l’aide de la fédération, nous avons essayé de faire rouvrir les cimetières pour les professionnels puisqu’il y avait peu de risques en l’absence de public, mais nous nous sommes heurtés à un véritable mur administratif de la part des communes. Nous y sommes parvenus enfin une quinzaine de jours avant la reprise, mais les protocoles étaient intenables. Et puis nous avons beaucoup échangé entre collègues et nous nous sommes serré les coudes.

 

Une interview à retrouver dans le Journal du BTP de jeudi 1er octobre 2020.