Nous allons travailler à l’élaboration d’un guide des bonnes pratiques pour le carreleur, François BOURDIER

Au sein de la fédération BTP Rhône et Métropole, vingt-six chambres syndicales réparties sur cinq sections, et quatre chambres territoriales, œuvrent au plus près des adhérents. Nous avons choisi de diriger le projecteur sur chacune de ces chambres en posant sensiblement les mêmes questions à chacun des présidents.
François Bourdier, directeur général de la Rhodanienne de carrelage (Vénissieux), 50 salariés, est le président de la chambre « Carrelages Mosaïques et Revêtements de sols spéciaux » de la section Finition.

Quelles sont les activités couvertes par la chambre « Carrelages et mosaïques, Revêtements de sols spéciaux » ?

On peut rajouter chapes, et projection de mousse polyuréthane, qui est un nouveau procédé d’isolation thermique… Nous couvrons tous les domaines d’application du carrelage et de revêtements de sols dans les logements, les bureaux, les cuisines industrielles et les piscines… La chambre réunit une trentaine d’adhérents, une somme de petites entreprises d’une dizaine de personnes.

Quels sont vos principaux donneurs d’ordre ?

Les maitres d’ouvrage privés, des promoteurs immobiliers pour une large partie, des collectivités, et des particuliers.

Comment vos adhérents ont vécu le confinement ?

Comme tout le monde. Nous nous sommes arrêtés de travailler et puis on s’est organisé pour essayer de reprendre une activité le plus tôt possible, dans les meilleures conditions sanitaires. Les entreprises ont fermé en moyenne un mois, avant de reprendre partiellement pour les entreprises de taille moyenne, et entièrement pour les plus petites structures qui ont pu assurer des chantiers sans co-activité chez les particuliers.

Vous avez eu des litiges sur les surcoûts liés à la crise sanitaire ?

Non, pas à ma connaissance. Puisque d’une manière générale ce sont les entreprises qui les ont assumés plutôt que les maitres d’ouvrage.

Comment voyez-vous l’avenir pour votre secteur d’activité ?

Pour nous, en second œuvre, il y a toujours environ six mois à un an de décalage entre l’ouverture d’un chantier et le moment où nous travaillons. Nous avons encore du carnet de commande. Nous sommes à peu près tranquilles jusqu’à fin décembre. Mais il faut rester vigilant et toujours traiter de nouvelles affaires.

Et pour la suite ?

Nous sommes un peu plus inquiets, notamment sur les appels d’offre à venir. Nous avons besoin que les décideurs se mettent au travail le plus rapidement possible.

Vos adhérents ont-ils connu de gros problèmes d’approvisionnement en matériaux ?

Oui, pendant le confinement, puisqu’une majeure partie des carreaux viennent d’Italie et spécialement de la région de Lombardie qui était très touchée. C’est aujourd’hui revenu à la normale.

Nous parlons beaucoup de carrelage mais est-ce encore le bon terme avec tous les nouveaux produits comme les bétons cirés ou autres résines ?

Le métier change un peu c’est vrai. Il y a eu une grosse modification de DTU (documents techniques unifiés) sur le carrelage en fin d’année dernière qui consiste en la modification des textes relatifs à la pose scellée sur isolant. De ce fait, les chapes traditionnelles et surtout liquides vont se développer.

Quel a été votre job en tant que président de chambre ?

Essayer d’informer au maximum les adhérents sur le déploiement des mesures gouvernementales, sur la méthodologie pour avoir recours au chômage partiel, pour avoir des aides… Faire l’interface entre les permanents BTP Rhône et les adhérents. J’en profite pour remercier les permanents de BTP Rhône et Métropole qui ont fait un gros travail d’assistance aux entreprises et ont montré une grande disponibilité. Franchement tout le monde est ravi de la manière dont les permanents du syndicat ont travaillé.

Et aujourd’hui ?

Notre chambre se donne plusieurs thèmes de travail, dont un sur l’amélioration de nos marges. On se retrouve avec des prix qui stagnent depuis six-sept ans. Un autre thème de travail portera sur l’organisation des chantiers. Nous allons travailler à l’élaboration d’un guide pour que nos compagnons puissent travailler dans les meilleures conditions de qualité et de productivité. Malgré les exigences de délais des maitres d’ouvrage, nous ne devons pas oublier les fondamentaux de nos métiers pour pérenniser nos entreprises.

Une interview à retrouver dans le Journal du BTP de jeudi 19 novembre 2020.