Nous espérons que le plan de relance et de rénovation énergétique concerne aussi le remplacement de fenêtres de façon claire, Stéphane TARGE

Au sein de la fédération BTP Rhône et Métropole, vingt-six chambres syndicales réparties sur cinq sections, et quatre chambres territoriales, œuvrent au plus près des adhérents. Nous avons choisi de diriger le projecteur sur chacune de ces chambres en posant sensiblement les mêmes questions à chacun des présidents.
Stéphane Targe dirige avec son frère Guillaume la Miroiterie Targe rue de Marseille à Lyon, entreprise de quarante salariés, fondée en 1907. Il est le président de la chambre « Miroiterie Vitrerie » de la section Clos couvert.

Quel est le champ de compétences de la chambre « Miroiterie Vitrerie » ?

Le champ de compétence de la miroiterie-vitrerie s’est considérablement élargi au fil des années et de l’évolution des matériaux et du bâtiment en général. Une première partie de notre travail se réalise en atelier avec la découpe, le façonnage et la transformation du verre au moyen de machines à commande numérique de plus en plus performantes. Une seconde partie se déroule sur les chantiers où notre activité s’est largement développée. Cela va de la miroiterie traditionnelle comme la pose de vitrages, miroirs, gardes corps vitrés, dalles de sol, pares douches, crédences… En passant par l’enveloppe extérieure du bâtiment, c’est-à-dire les fenêtres, façades de magasin, portes automatiques, stores, volets roulants… Toutes ces activités sont représentées au sein de notre chambre.

Vous représentez combien d’adhérents ?

Une vingtaine, répartis sur Lyon, la Métropole, et les extérieurs.

Surtout des artisans ?

Beaucoup emploient entre deux et dix salariés, mais nous avons aussi quelques entreprises de vingt, trente personnes ou un peu plus.

Quels sont vos principaux donneurs d’ordre ?

Les collectivités publiques mais aussi les entreprises, les architectes, les assurances, les syndics, et bien sûr les particuliers.

Comment avez-vous vécu le temps du confinement ?

Toutes les entreprises ont dû cesser leur activité du jour au lendemain. Cela a été compliqué pour nous, entrepreneurs, qui sommes habitués à nous lever tôt et à travailler beaucoup, samedi compris… Mais nous nous sommes adaptés et avons redémarré progressivement les chantiers là ou c’était possible, ainsi que la fabrication en atelier en respectant les gestes barrières et les mesure de distanciation.

Comment réagissent les particuliers quand vos équipes se présentent chez eux ?

Sans problème. En appliquant et en respectant le protocole de l’OPPBTP.

Vos adhérents ont-ils beaucoup fait appel au PGE et au chômage partiel ?

Oui nos adhérents ont tous fait appel au chômage partiel. Pour le prêt garanti par l’État, c’est au cas par cas. On peut estimer qu’environ la moitié l’a demandé.

Avez-vous connu des problèmes d’approvisionnement, en verre ou menuiserie par exemple ?

Effectivement, au début cela a été très compliqué mais heureusement, nous avions un stock relativement important. Puis au fil du temps, cela est rentré dans l’ordre avec la réouverture de nos fournisseurs.

Comment avez-vous fait pour répercuter les surcoûts ?

Les surcouts liés au covid sont très compliqués à répercuter et impactent notre trésorerie ainsi que notre rentabilité. Il est quasi impossible de les rajouter aussi bien sur les marchés signés que sur ceux post-covid. C’est un véritable problème pour nous et nous en appelons à la solidarité des collectivités et donneurs d’ordre.

Comment vos adhérents voient l’avenir ?

Nos adhérents sont des chefs d’entreprise combatifs qui se démènent pour préserver leur entreprise, l’emploi et le trésor constitué par leurs salariés et les compétences acquises au fil du temps. Ils sont donc sur le pont et créatifs. Ainsi plusieurs adhérents de notre chambre participent à la lutte conter l’épidémie en fabriquant et installant des parois et guichets de protections en plexiglas ou en verre. Nous espérons que le plan de relance et de rénovation énergétique concerne aussi le remplacement de fenêtres de façon claire et réellement incitative financièrement.

Quelle a été votre contribution durant ce confinement en tant que président de chambre ?

Nous avons beaucoup été aidés par la fédération, les permanents, ainsi que par notre président Samuel Minot qui ont œuvré 24h/24 et 7jours/7 à nous soutenir et à avancer des solutions pour redémarrer l’activité au plus tôt et dans les meilleures conditions possibles. Je les en remercie au nom de notre chambre syndicale.

©Photo de Stéphane TARGE par Christophe Pouget.

Une interview à retrouver dans le Journal du BTP de jeudi 12 novembre 2020.