Au sein de la fédération BTP Rhône et Métropole, vingt-six chambres syndicales réparties sur cinq sections, et quatre chambres territoriales, œuvrent au plus près des adhérents. Nous avons choisi de diriger le projecteur sur chacune de ces chambres en posant sensiblement les mêmes questions à chacun des présidents. Lionel Rousset, dirigeant de l’entreprise Rousset (Maçonnerie et bâtiment depuis 1880) dont le siège est à Saint-Symphorien-sur-Coise, est le président de la chambre territoriale Saint-Symphorien-sur-Coise Monts du Lyonnais.
Quelle est l’étendue géographique de votre territoire ?
Nous sommes à l’Ouest limitrophes avec la Loire, au sud nous descendons jusqu’à Mornant, et Messimy, on remonte en frôlant Vaugneray, et on finit au Nord-Est en rejoignant la chambre territoriale de l’Ouest Rhodanien.
Quelles sont les spécificités de votre chambre ?
C’est une petite chambre, composée d’une trentaine d’entreprises adhérentes, souvent anciennes, hyper-dynamiques et très présentes. Elle est composée de PME, TPE et d’artisans, dans des secteurs d’activité comme la peinture, la plomberie, l’électricité, la maçonnerie ou encore les Travaux Publics. Nous avons la chance de beaucoup nous fréquenter sur les chantiers, nous nous connaissons et nous entendons très bien.
Comment vos adhérents ont vécu le premier confinement ?
Passé le temps de la surprise, sans trop savoir quoi faire, nous nous sommes beaucoup parlé en visio avec les autres présidents de chambres territoriales et avec BTP Rhône, afin d’apporter un maximum d’informations souvent par WhatsApp aux adhérents… et aux non adhérents d’ailleurs.
Tout le monde s’est arrêté ?
Oui, au minimum quinze jours. Les TP sont vite repartis parce que ce sont ceux qui ont le moins de co-activité sur les chantiers. Pour les autres, les marchés privés n’étant pas soumis aux mêmes règles que les marchés publics – pour lesquels il était plus compliqué d‘obtenir les autorisations administratives, ont parfois pu reprendre plus tôt.
Vos entreprises ont-elles eu beaucoup de malades à déplorer ?
Non. Ce qui nous a le plus freiné ce sont les cas contact. Quand 50% de l’effectif est cas contact, donc bloqué huit jours chez soi, cela pose problème…
Quel est le bilan 2020 en perte d’exploitation ?
Encore une fois, c’est très disparate selon les secteurs d’activité. Le second œuvre avait par exemple un carnet de commandes plutôt chargé puisqu’ils arrivent assez tard sur les chantiers. Ils ont donc pu travailler, et s’attendent à des difficultés pour ce premier semestre. Les TP et le gros œuvre, eux, ont subi un creux dès 2020. Nous espérons tous que l’activité redémarre pour amortir l’ensemble.
Est-ce que les collectivités territoriales de votre secteur ont joué le jeu pour la reprise ?
Oui. Elles ont cherché à redémarrer le plus vite possible les chantiers en cours, malgré une certaine lenteur administrative. Elles ont aussi participé au coût Covid à hauteur de 50 voire 80% certaines fois. L’État et la Région ont débloqué des fonds, le conseil départemental aussi. La véritable problématique a été le retard des instructions de permis de construire, et le temps long des municipales qui a retardé la relance des projets. Je pensais que cela repartirait à la fin de l’année 2020, mais je crois qu’il faudra attendre un peu. C’est encore le calme plat du côté des appels d’offres. Résultat, cela commence à se tendre, les carnets de commande se vident, et on commence à voir beaucoup de monde sur le peu d’appels d’offres qui sortent.
Dans ce contexte, quelle est votre vision de l’avenir ?
Honnêtement il y a des projets. Si ces projets sortent, il y aura du travail pour tout le monde en 2021. Ce qui va jouer ce sera les temps de mise en chantier. Nous redoutons comme je l’ai dit, des creux dans l’activité. Pour les marchés publics, il s’agira de savoir si les subventions prévues vont bien être versées. Cela dit, nous commençons globalement à être un peu inquiets de ne pas voir poindre de nouveaux appels d’offres. Autre source d’inquiétude, nous avons la réglementation énergétique 2020 (RE 2020) qui doit se mettre en place en juin de cette année sans que nous soyons prêts à l’appliquer.
Vos adhérents ont-ils été contraints de commencer à revoir leur potentiel humain à la baisse ?
Non, pas à ma connaissance. Beaucoup d’entreprises ont utilisé le chômage partiel pendant le premier confinement, mais pour l’instant je n’ai pas entendu parler de licenciements. Au contraire, l’une des problématiques importantes de mes adhérents sur le secteur est le recrutement, et spécifiquement celui du personnel de chantier.
Une interview à retrouver dans le JBTP du 21 janvier 2021.