Au sein de la fédération BTP Rhône et Métropole, vingt-six chambres syndicales réparties sur cinq sections, et quatre chambres territoriales, œuvrent au plus près des adhérents. Nous avons choisi de diriger le projecteur sur chacune de ces chambres en posant sensiblement les mêmes questions à chacun des présidents. Vincent Charroin, président de Charroin Toitures, 17 salariés, dont le siège est à Vourles, est le nouveau président de la chambre territoriale Rhône-Sud.
Quelle est l’étendue géographique de votre territoire ?
Rhône -Sud englobe la communauté de communes Vallée du Garon, la communauté de communes Pays mornantais, une partie de la communauté de communes Vienne-Condrieu, la communauté de communes du pays de l’Ozon, et une petite partie de la communauté de communes de l’Est Lyonnais. C’est un périmètre très étendu avec des territoires vraiment très éloignés.
Quelle est la typologie des entreprises de vos adhérents ?
Nous avons des entreprises de toutes tailles, représentant à la fois les Travaux Publics et le Bâtiment. J’ai d’ailleurs un vice-président TP, afin que notre bureau soit à l’image des entreprises du secteur.
Vous venez d’être élu après avoir été sept ans président de la chambre « Charpente Toiture ». Quelles sont vos ambitions pour cette chambre territoriale ?
J’avais très envie de m’occuper d’une chambre territoriale, pour travailler un peu plus sur la transversalité avec des entreprises de corps d’état différents, arriver à fédérer des gens qui peuvent être amenés à travailler ensemble sur les mêmes projets, et pourquoi pas, aller jusqu’à créer des groupements d’entreprises.
Dans quel but ?
Cela permettrait d’amener des offres plus complètes sur des projets, notamment privés. Ma première mission sera donc de fédérer des entreprises locales adhérentes, faire au moins en sorte qu’elles se connaissent malgré l’étendue géographique de la chambre, même si la période et son contexte rendent compliquée l’organisation de grandes réunions. Le deuxième point qui me tient à cœur est de créer des liens entre les communautés de communes et les entreprises adhérentes. La mandature précédente a commencé ce travail, notamment avec un projet de convention de bonnes pratiques avec la communauté de communes du Pays mornantais, nous allons faire ce genre de propositions à l’ensemble des collectivités territoriales. Il nous faudra créer des événements, des rencontres avec ces partenaires pour nous faire connaître et découvrir ce que sont leurs enjeux et projets pour les années à venir.
Les collectivités territoriales ont-elles joué le jeu pendant cette crise pour vous aider à passer le cap ?
Je suis un jeune président, mais je sais qu’il y a eu des échanges, dont une rencontre en visio avec le député d’une de nos circonscriptions qui voulait connaître le sentiment des entrepreneurs de son secteur. Je sais que des communautés de communes ont été actives pour accompagner et faire travailler sans délai nos entreprises. Oui, il y a eu une prise de conscience de la majorité des collectivités, même s’il y a une vraie baisse de la commande publique due notamment au rallongement des délais des procédures.
Dans votre entreprise, avez-vous été soutenu pour la répartition des surcoûts ?
Certains maître d’ouvrage les ont pris en compte, d’autre ont eu plus de mal et ont fait la sourde oreille. Mais d’une manière générale, je trouve que les gens ont joué le jeu, les maitres d’œuvre aussi, notamment en nous simplifiant parfois la tâche sur les chantiers.
Êtes-vous un président optimiste pour 2021 ?
Pour être entrepreneur, on ne peut qu’être optimiste. Nous avons déjà eu la chance d’avoir une activité qui a pu se poursuivre même si nous avons dû nous arrêter un mois en 2020. Cette année 2020 qui aurait dû être bonne s’est finalement terminée sans être catastrophique malgré la tempête que nous avons traversée. Ce n’est certainement pas la période la plus simple que l’on ait connue, pour autant je pense qu’elle nous a permis de nous améliorer sur certains domaines. Au sein des entreprises par exemple, cela nous a montré que rien n’était simple ou acquis et qu’il fallait se serrer les coudes pour y arriver. Globalement les entreprises ont aujourd’hui du travail mais nous avons moins de visibilité. Cela signifie que nous devons donc être très vigilants et ne pas nous endormir sur nos carnets de commandes. D’autant que le manque de commande publique et la crainte de certains investisseurs au vu du contexte économique peut faire craindre une baisse de l’activité.
Une interview à retrouver dans le JBTP du 4 mars 2021