La fédération BTP Rhône et Métropole va construire à Sainte-Foy-Lès-Lyon une Maison pour loger les apprentis. Interview de Valérie-Anne Charroin, vice-présidente du groupe Femmes, membre du comité de pilotage du projet, et au quotidien DAF de Charroin Toitures (16 salariés) où elle a débuté il y a 25 ans comme apprentie.
Comment est née l’idée du projet de la Maison des apprentis ?
Simplement parce qu’il existe très peu de solutions de logement pour les étudiants en général et pour les apprentis en particulier sur la Métropole où les prix sont très élevés. Compte tenu de la difficulté de recrutement nous nous sommes dit qu’en tant qu’acteur économique de la cité il fallait prendre notre part de responsabilité. Et comme la fédération est propriétaire d’un ancien restaurant fermé depuis longtemps – rue commandant Charcot à Sainte-Foy-lès-Lyon, elle a souhaité proposer en lieu et place un projet ambitieux, un projet citoyen, qui fédère et qui est généreux. Il aurait été dommage de ne pas exploiter dans ce sens ce terrain qui dispose de surcroit d’un emplacement idéal. Ce projet me parle vraiment, Il s’agit d’aller au bout de notre mission, permettre aux apprentis de se former dans les meilleures conditions de vie, il y a un vrai manque et nous apporterons une réponse à une réelle demande des entreprises adhérentes.
La fédération du BTP avait donc investi dans un restaurant ?
C’est un ancien bistrot qui s’appelait Le Club où se réunissaient les adhérents et les anciens, il y avait même un jeu de boules. C’était un lieu emblématique pour nous qui a marqué plusieurs générations. Il a été acheté par Roger Poisson, le grand-père de Marc Poisson, qui présidait la fédération à l’époque. Ce lieu a donc une histoire et porte des valeurs qui sont celles de la fédération : le collectif, la proximité, la convivialité…
Quel est votre rôle dans le projet ?
La fédération m’a demandé de faire partie du comité de pilotage afin que le groupe Femmes puisse apporter sa touche. Avec un regard disons « maternel » sur le cahier des charges et la réalisation de cette maison que nous voulons un peu à l’image des maisons des compagnons où il y a des mères qui font office de gérantes, de conseillère, de maman, de cantinière, etc. C’était selon moi essentiel, afin que ce lieu de vie permette au jeune de se sentir au mieux, un peu comme chez lui après sa journée de travail.
Alors, qu’allez-vous proposer à ces apprentis ?
On démolit et on reconstruit. Le projet est en train d’être finalisé avec une majorité de T1 meublés et bien évidemment des espaces communs mutualisés de coworking et de coliving, et bien sûr une buanderie… et peut-être un jeu de boules à l’extérieur. Il y aura aussi quelques appartements (jusqu’au T5) en coloc’ au niveau attique afin de multiplier les offres de prix, mais aussi les attentes des apprentis. Le but est de former une vraie maison avec des espaces où les jeunes apprennent à se connaître et à vivre ensemble. Il y aura donc un responsable des lieux, chargé de faire respecter la charte interne, les règles de vie, et le bon fonctionnement général. Thierry Roche est l’architecte de ce projet et propose des formes de coliving tout à fait innovants.
Il y aura combien de places ?
Nous devrions pouvoir loger près de 70 personnes. En fonction du projet qui est finalisé juste avant le dépôt du permis de construire.
L’idée est-elle de vous donner aussi un atout supplémentaire dans vos offres de recrutement ?
C’est dans tous les cas une offre que nous pourrons mettre en avant dans les écoles où nous allons présenter nos métiers. Nous pourrons dire que non seulement nous formons les jeunes, mais aussi que nous avons des possibilités de logement. Pas infinies bien sûr, la Maison sera sans doute vite remplie. Mais pour des parents qui voient leur enfant se lancer dans un apprentissage loin de chez eux, je pense rassurant de savoir qu’il peut être pris en charge, suivi, dans un contexte agréable et encadré, au milieu d’autres jeunes.
Pour un jeune aussi c’est rassurant de savoir qu’il ne se retrouve pas perdu dans une chambre de bonne loin de ses pairs ?
Oui ! Il sait qu’il sera dans un contexte favorable pour lui, qu’il ne sera pas seul à se morfondre le soir quand il rentre du chantier, souvent tard, avec des cours aussi à suivre, un rythme vraiment soutenu… Cette maison offre une qualité de vie qui sera vraiment un argument.
A l’image de la rénovation du siège de la fédération, les travaux seront j’imagine conduits dans le plus grand respect de l’environnement et la construction sera également une vitrine de votre savoir-faire et de l’ensemble de vos engagements sociétaux ?
Nous sommes des entreprises qui avons toujours à cœur de faire notre métier avec une charte éthique et écologique. Les entreprises adhérentes de la fédération s’engagent toutes dans le sens que vous évoquez, elles mettent toutes en œuvre les bonnes pratiques en matière de respect de l’environnement.