Au sein de la fédération BTP Rhône-Métropole, vingt-six chambres syndicales réparties sur cinq sections, et quatre chambres territoriales, œuvrent au plus près des adhérents. Le journal du BTP a choisi de suivre le travail de chacune de ces chambres en posant sensiblement les mêmes questions à chacun des présidents.
Thomas Zito est président depuis janvier dernier de la chambre « Maintenance multi technique ». Il dirige trois sociétés (65 personnes) avec son frère Sylvain, dont SLET créée par leur père en 1974, spécialisée dans la maintenance de chaufferie collective et du froid sur Lyon.
Quel est le champ de compétence de la chambre que vous présidez ?
Il est très large car nous comptons parmi nos adhérents des électriciens, des fumistes, des chauffagistes, et de nombreux autres corps de métiers. La plupart des adhérents de notre chambre sont d’ailleurs adhérents d’une autre chambre. Nous nous retrouvons dans la chambre MMT pour évoquer nos problématiques spécifiques à la maintenance comme par exemple les logiciels GMAO (gestion des interventions), les sujets déplacements-stationnements, la ZFE… Nous essayons d’être pro-actifs sur de nouveaux modes de transports même s’il n’existe pas aujourd’hui de recette miracle. La solution passera forcément par une modification de nos habitudes de travail.
Avez-vous des contacts réguliers avec la Métropole de Lyon ou la ville pour justement vous faciliter les interventions ?
Nous en avons et il y en a eu. Nous bénéficions de quelques facilités sur la tarification du stationnement. Mais on ne peut pas stationner sur les places de livraison ni utiliser les voies de bus et encore moins bien sûr se garer sur les trottoirs. Nous avons une vraie complexité à gérer nos déplacements notamment sur Lyon.
Passer vos flottes de véhicules à l’électrique comme le suggère les règles de la ZFE n’est donc pas une solution ?
Les problèmes de stationnement et de circulation restent les mêmes. Notre ressenti est plutôt que l’on souhaite aujourd’hui la disparation des véhicules en ville. Nous réfléchissons donc plutôt à utiliser des triporteurs ou autres vélos cargos. Sur le papier c’est séduisant, un peu moins pour nos ressources humaines. Nos agents rentrent chez eux avec la voiture pour rester disponible, et puis il y a la pluie, le soleil, la neige et j’en passe… Ils perdraient clairement du confort, et nous des candidats aux postes à une époque pour le moins sensible en matière de recrutement.
Une autre de vos spécificités est de travailler 24h/24…
Cela ne concerne pas forcément tous nos adhérents, mais oui en chauffage-climatisation-eau chaude-sanitaire nous faisons du dépannage la nuit et le week-end. Nous avons en effet cette partie astreinte avec des conventions à respecter, sujet que la chambre a déjà bien traité. Nous connaissons comme tout le monde de grosses difficultés à recruter, l’existence de ces astreintes ne nous facilitent pas la tâche.
Autre sujet sensible, l’inflation. Comment vos adhérents gèrent la hausse des prix des matériaux ?
Les prix augmentent à une vitesse folle ce qui nous contraint à revoir nos devis parfois obsolètes au bout de quinze jours. Cela joue sur nos marges car nous ne répercutons pas la totalité des hausses. Autre incidence si je peux dire, nos factures ne sont plus prioritaires, nous passons après le règlement de l’énergie, nous ne sommes plus payés dans les délais et nos trésoreries s’en ressentent.
Justement, dans quelle situation se retrouvent vos adhérents ?
En quantité de travail nous sommes servis, pas de problèmes de ce côté-là. Aujourd’hui il nous faut du personnel, personne n’arrive à recruter malgré nos démarches RSE, et nos offres de formation. Pour ce qui concerne les trésoreries, je l’ai dit, c’est compliqué, car l’inflation entraîne aussi des hausses de salaires de nos agents, bref des charges supplémentaires à l’heure où nous avons moins de marges et où les délais de paiement s’allongent…
Comment voyez-vous les mois qui viennent pour les entreprises de Maintenance ?
Je reste malgré tout positif, nous attaquons la rentrée avec du punch. La transition énergétique fait que tous nos métiers de chauffage-électricité-plomberie voient des marchés s’ouvrir dans l’optique de réaliser des économies. Les métiers de service ont une bonne image. Nos métiers ont donc un bel avenir. Mais tous les voyants ne sont pas au vert.
Quelle impulsion allez-vous donner à votre présidence ?
Le premier sujet sur lequel nous avons travaillé est la démarche RSE. Aujourd’hui chaque entreprise du BTP inscrit le développement durable en première ligne. Nous réduisons nos déchets, nous économisons le papier, nous essayons de moins consommer. Nous cultivons également la recherche du bien-être au travail pour fidéliser nos salariés. Nous allons donc mettre l’ensemble de nos efforts en valeur, en créant avec l’aide de la fédération des livrets d’accueil pour les nouveaux salariés, dans une réelle volonté de les intégrer au mieux.