Coulisses du BTP 2022 : les travaux du siège de la rue Condorcet à l’honneur

La vingtième édition des « Coulisses du BTP » a propulsé le chantier du siège de la fédération BTP Rhône et Métropole sur le devant de la scène. Une fierté pour les collaborateurs de la rue de Condorcet qui ont mené eux-mêmes nombre de visites, et conduit sur deux jours les jeunes dans les étages de la future maison des adhérents qu’ils occuperont dans quelques mois. Plus de 650 jeunes se sont succédé sur le chantier à rythme soutenu, pendant que 200 autres – plus impliqués déjà dans la filière – ont visité la plateforme d’évolution Travaux Publics de l’IFBTP à Saint-Bonnet de Mure.

A l’angle des avenues Condorcet et Galline, ce 14 octobre, les cars transportant les élèves des collèges et lycées de la métropole cherchent tant bien que mal à se garer. Les classes filent sous l’immeuble de l’avenue Galline occupé par la Fédération pendant les travaux du siège, et sont aussitôt accueillis par des permanents. Chasubles, casques de chantier, et prise en main par un guide. L’affaire est rodée.

Jean-Claude Doublet est justement en train de faire son petit discours d’accueil à des élèves du Collège Georges Clémenceau (Lyon 7e). Ils ont 13-14 ans et sont en 4e SEGPA (section d’enseignement général et professionnelle adaptée), qui les prépare à postuler à un CAP ou un bac pro à l’issue du collège. Leurs professeurs, Béatrice et Éric, les accompagnent : « Nous avons un peu préparé la visite même si cela a été compliqué cette année, nous avons demandé aux enfants de préparer des questions à poser aux professionnels que nous allons croiser. Pour eux c’est vraiment de la découverte ».

Jean-Claude Doublet : « C’est bien de recevoir des jeunes quand on fait la promotion des métiers pour le BTP, les voir se frotter à un vrai chantier. Pour l’instant, ils sont un peu discrets, mais je pense que pendant la visite je vais avoir les premières salves de questions. Ils sont un peu intimidés, le chantier est d’envergure, ils ne sont pas dans leur zone de confort, et ils se retrouvent casqués et à porter une chasuble… »

Avant de les guider vers le chantier où se termine la pose de la première façade et des fenêtres, Jean-Claude leur explique la différence entre le Bâtiment et les Travaux Publics, les enjeux actuels du métier, et aussi l’historique de la fédération qui va fêter ses 160 ans l’année prochaine. « Je leur ai aussi expliqué les règles de sécurité, et évoqué le développement durable, ils y sont sensibles, la végétalisation, la déperdition énergétique… Comment protéger nos énergies, ce qu’on peut faire dans le bâtiment ».

La troupe s’engage en direction du chantier. En chemin, nous croisons un groupe déjà de retour de visite, dont le guide n’est autre que le secrétaire général de la fédération, Olivier Brunet. Ce sont des élèves du collège du Plan du Loup (Sainte-Foy-les-Lyon), accompagnés par Eric et Chloé. Ils sont en 3e SEGPA et en troisième de collège avec orientation professionnelle à la fin de l’année. Juste derrière, Alain Lachana, responsable du lot maçonnerie sur le chantier, vient de les quitter : « je leur ai expliqué ce qu’était un squelette de bâtiment et les différents métiers que l’on pouvait trouver dans notre secteur d’activité. Nous avons besoin de jeunes en maçonnerie, comme tous les corps d’état d’ailleurs. Nous avons surtout besoin de motivation. C’est un peu difficile de les garder attentifs longtemps, il faut créer de l’intérêt, leur raconter notre histoire… ».

Retour dans les rangs de notre groupe de Georges Clémenceau. Bertrand Gallois, responsable Formation et Insertion à la fédération, les attend sous l’immeuble en travaux. « Je leur projette une vidéo de présentation du chantier et de la maquette numérique des travaux en cours et à venir. C’est un premier contact avec le BTP, ils n’ont jamais mis les pieds sur un chantier, c’est vraiment une première occasion pour eux de pousser des palissades. Nous allons aussi régulièrement présenter nos métiers dans les classes au sein des établissements scolaires, mais c’est intéressant qu’ils aient cette première expérience qui fait le lien avec nos présentations ».

Cette fois c’est parti, direction les étages. Le béton mis à nu est omniprésent, au plafond, sur les murs et au sol. Seules taches de couleurs, les chasubles fluos et les tenues des jeunes visiteurs. Mais les premières questions illuminent le monochrome de l’immeuble.

« C’est quoi ce trait vert sur le sol ? », pour le laser qui trace la ligne d’emplacement d’une cloison ; « pourquoi tous ces fils électriques apparents qui pendent du plafond ? »

« Comment on fait pour s’entendre avec tout ce bruit ? » alors qu’une scie perce dans la dalle un cercle de béton. Et une fois arrivés au dernier étage des questions sur les rouleaux de goudron destinés à étanchéifier la terrasse.

Inlassablement, Jean-Claude répond. Parfois même, il se sert de la question pour développer un sujet. « Objectivement, explique-t-il après quelques visites, la question qui revient le plus souvent porte sur les salaires. J’explique qu’aujourd’hui, nous sommes sur une population vieillissante – le BTP a besoin de forces vives – et que l’attractivité des métiers du bâtiment n’est pas un vain mot. Je dis aussi que les salaires sont plus élevés qu’avant parce qu’ils sont moins nombreux à postuler. Mais j’insiste sur la fierté du métier, sur le fait de construire des bâtiments ou autres qui vont servir à tout le monde ».

C’est déjà l’heure du débrief. Les salaires, encore, sont abordés. « Je n’ai pas trop d’argent c’est pour ça que je suis intéressé par les salaires », explique Alan qui se dit intéressé par l’électricité. « Je ne sais pas comment on le gère, mais électricien peut m’intéresser ».

La grue et son fonctionnement en a passionné plus d’un. Et oui, il faut un permis pour la « conduire ». Un autre a retenu qu’il y a « 174 compagnons qui vont travailler ici ». Cette jeune fille a été surprise par « tous les métiers différents qu’il peut y avoir dans le bâtiment, comme peintre, maçon, électricien. C’est bien de savoir, car on doit décider à la fin de l’année ce que l’on va faire… »

Les casques et chasubles sont déjà rendus, certains brandissent fièrement le stylo quatre-couleurs offert en souvenir, il faut s’engouffrer à nouveau dans le car. Destination le collège.