Delphine Ponsonnet : « Nous souscrivons à l’idée d’être plus forts quand on est ensemble »

Créateurs ou repreneurs d’entreprises, de nombreux « nouveaux » – tous secteurs d’activité confondus, ont adhéré ces derniers mois à la fédération BTP Rhône et Métropole. L’occasion pour nous de vous les présenter au fil des semaines à venir, avant de pouvoir les croiser au cours d’un événement ou autre réunion.

Delphine Ponsonnet est assistante de direction auprès de Stéphane Michel, président depuis seize ans de Servibat, une entreprise spécialisée dans les accès en hauteur motorisés, plateformes suspendues, plateformes sur mâts, ascenseurs de chantiers, monte-charges et échafaudages tubulaires (24 salariés, Jonage).

Quelle est l’activité de Servibat, vous louez des échafaudages ?

Nous avons deux sections, le tubulaire et le motorisé. Nous avons également développé une partie atelier/SAV pour l’entretien des treuils, les nôtres comme ceux de nos clients. Nous louons notre matériel, et proposons la prestation de montage, ripage et démontage des accès en hauteur, soit avec notre matériel soit avec celui de nos clients. L’essentiel de notre activité repose sur les prestations que nous proposons. Nous travaillons pour des façadiers, des étancheurs, et pour des filiales de majors.

Comment expliquer que des majors par exemple ne disposent pas de leur propre matériel ?

Parce que tous ces systèmes d’échafaudages engendrent toute une logistique et une installation par des monteurs qualifiés. La réglementation nous impose par exemple de réviser au minimum une fois par an le matériel pour le levage motorisé. Une plateforme suspendue, c’est deux moteurs et un coffret qu’il faut donc stocker, entretenir, réviser… Il faut de la place et des compétences pour la maintenance. Pour ces motifs, de nombreuses entreprises font le choix de privilégier la location. Pour répondre à la demande, nous disposons d’un parc de plateformes suspendues assez important.

L’échafaudage tubulaire classique que tout le monde connaît est encore beaucoup utilisé ?

Oui. L’échafaudage tubulaire reste d’usage pour les travaux lourds. Nous installons et louons nos échafaudages principalement pour des travaux de maçonnerie, ravalement de façade et ITE.

Vous avez de nombreux concurrents sur le département ?

En tubulaire oui, sur le motorisé beaucoup moins, il faut des formations spécifiques sur les plateformes suspendues, plateformes sur mâts et monte matériaux, et donc du personnel hautement qualifié.

Vous connaissez des problèmes de recrutement ?

Oui. Car le métier d’échafaudeur ne s’apprend pas à l’école. En nous regroupant entre confrères, nous parvenons à faire former nos salariés par un organisme adhérent de la fédération qui dirige des sessions. Mais nos personnels sont avant tout formés sur le chantier par nos chefs d’équipe qui transmettent leur savoir. Nous avons testé de nombreuses pistes pour recruter : les agences d’intérim, Pôle Emploi, la cooptation…

Le problème de l’intérim que nous utilisons beaucoup est le manque de visibilité. Les intérimaires revendiquent leur liberté, dont celle de nous quitter pratiquement du jour au lendemain.

Quelle est la proportion de votre personnel qui monte les échafaudages et celle qui reste dans les ateliers ?

Nous avons cinq équipes de trois personnes pour le montage et trois personnes à l’atelier. Sur l’échafaudage tubulaire, nous avons une équipe en interne, et faisons appel également à de la sous-traitance.

Est-ce encore un métier pénible ou la technologie a adouci les process ?

Il reste de la manutention, mais à chaque fois qu’il est possible nous nous servons d’un camion-grue ou de monte-meubles pour soulager les salariés. 

Votre secteur d’activité a-t-il souffert de la hausse des prix des matériaux ?

Nos fabricants d’échafaudage subissent des hausses tarifaires importantes sur leur matières premières (acier, alu, bois) qui se répercutent directement sur nos investissements. Nous subissons également les problématiques de nos clients qui voient leurs délais de chantiers s’allonger par manque de matériaux.

L’activité Bâtiment est globalement soutenue en cette rentrée. Tous vos systèmes d’accès en hauteur sont donc utilisés sur le terrain ?

Nous connaissons un petit creux conjoncturel sur le motorisé, il y a moins de chantier en construction et des chantiers en retard pour cause d’allongement des délais. Mais nous sommes confiants pour 2023 avec les chantiers de rénovation-réhabilitation favorisés par les aides.

Pourquoi Stéphane Michel et vous avez souhaité adhérer à la fédération ?

Parce qu’il est important de communiquer, de ne pas rester seul dans son entreprise. Il est important aussi de trouver du soutien auprès des nombreux services spécialisés de la fédération, et de se rapprocher de notre branche de métier pour partager nos expériences avec des confrères. Nous souscrivons à l’idée d’être plus forts quand on est ensemble.