Le nouveau président du groupe des Jeunes Dirigeants de la fédération BTP Rhône et Métropole et son bureau ont présenté ce jeudi 23 février à plus de quarante entrepreneurs et artisans leur feuille de route pour l’année à venir.
L’occasion pour chacun de formuler – après une brève présentation – les thèmes qu’ils voulaient voir abordés aux cours des réunions à venir.
Assise au premier rang, la présidente sortante Oriane Viguier, qui a tenu sept ans la présidence de ce groupe, pouvait être fière du succès d’audience de cette première rencontre avec l’équipe de son successeur. Aujourd’hui vice-présidente de la fédération aux côtés de Norbert Fontanel, elle laisse une institution fondée en 1992 dans un bel état de marche.
S’il étrennait jeudi sa première présidence, Edouard Poisson n’est pas un novice dans le monde du BTP. D’abord parce qu’il est né dedans si l’on peut dire, grâce à son père Marc Poisson qui se prépare à lui passer la main à la tête de Rolando et Poisson – une entreprise spécialisée dans la rénovation extérieure et intérieure – et à tous ses ancêtres puisqu’il représente la sixième génération. Mais aussi parce qu’il est un fidèle des réunions du groupe « Jeunes » depuis de nombreuses années.
Sa feuille de route ? Deux grands thèmes sont mis en avant : travailler sur la formation avec un grand « F », ce qui va rapidement se traduire par un rapprochement avec la commission Formation de la fédération présidée par Éric Doublier « pour développer le volet jeunesse », et trouver des solutions pour pallier le problème récurrent du recrutement. En second lieu, « l’accompagnement des entrepreneurs et artisans puisque des années difficiles se profilent ». Carsat, Urssaf, les organismes sont méconnus mais peuvent aider « à respirer avant d’entrer dans le mur », juge le nouveau président.
Autre rendez-vous à venir, la REP (Responsabilité Élargie du Producteur, collecte et valorisation des déchets), sujet complexe et peu connu des entrepreneurs, dont la mise en place est pourtant prévue dans quelques mois…
Mais place au tandem de la fédération constitué de Florence Rézenthel, juriste en droit des affaires, et Emmanuel Hivet, responsable technique et prix, invité à venir exposer toute la palette de son domaine d’intervention, notamment sur le recouvrement ou le contentieux. A l’image d’autres services, le travail effectué par ce tandem aux côtés des entrepreneurs et artisans montre la richesse de l’offre des équipes de la fédération pour assister, aider, conseiller tous ceux qui le souhaitent. A utiliser sans modération.
Deuxième temps fort de cette rencontre au siège de la fédération, l’incontournable « tour de salle », laisse également présager de riches débats et avancées au cours de l’année. Invités à se présenter et à souligner les thèmes qu’elles ou ils souhaitaient voir abordés, les adhérents ne se sont pas privés d’évoquer leurs problématiques structurelles et/ou conjoncturelles.
Véritable fil rouge des interventions, l’obsédant problème du recrutement est revenu à de nombreuses reprises, avec des questions et parfois des solutions. Extraits :
- « Nous connaissons de gros problèmes de recrutement. Comment parvenir à toucher les gens qui veulent travailler ? Nous avons besoin de communiquer vers les plus jeunes ».
- « Nous avons connu une grande vague de départs dans notre entreprise suite à des opérations de surenchérissement, il est urgent de travailler sur les méthodes pour trouver du personnel ».
- « Nous misons sur l’apprentissage et surtout sur la reconversion : nous avons privilégié le savoir-être plus que la technique. A nous de former ceux qui nous ont rejoints ».
- « Nous sommes une entreprise de 50 salariés, pour le recrutement nous passons par une agence ».
- « Pour le recrutement, nous préférons prendre des bons et les payer cher ».
Bien sûr les hausses de prix des matériaux ont été abordées par les uns et les autres, mais de nouveaux sujets s’installent doucement dans le paysage des entrepreneurs. Comme les impayés et la concurrence sauvage.
- « Les impayés sont en hausse, comment sécuriser les paiements sur les marchés privés » ?
- « Je trouve face à moi des concurrents qui cassent les prix, parfois jusqu’à la moitié de ce que je propose, ils se rattrapent sur les plus-values ou font n’importe quoi, c’est compliqué ».
Avec l’inflation qui s’envole cette interrogation pleine de bon sens trouve une réponse, peut-être déjà une solution :
- « Comment améliorer la rémunération en utilisant les dispositifs de prime pour gonfler le net » ?
Problèmes de formations inexistantes, comme pour les étancheurs ; interrogations sur la santé des compagnons face au report envisagé de l’âge légal de départ à la retraite ; ou encore satisfecit de l’engagement et de l’expertise des services de la fédération… Chacun a pu partager son quotidien, dont les mots-clefs ont été listés par Edouard Poisson et Orianne Genna, sa vice-présidente, pour les transformer plus tard en thématiques.
Mais jeudi dernier déjà, les échanges, le partage des situations vécues, des solutions mises en place par les uns ou les autres, ont été une richesse que chacun a pu mesurer.
A lire dans l’édition du Journal du BTP du 2 mars 2023