Floriane Ceddia a rejoint il y a deux ans l’entreprise familiale créée par son père et son frère Sébastien en 2018 après une période comme auto-entrepreneurs. SR2G, dont le siège est à Lyon 6e et le dépôt à Meximieux, dans l’Ain, compte aujourd’hui dix salariés.
Pourquoi avoir décidé de rejoindre l’entreprise familiale ?
Au départ, j’ai intégré l’entreprise pour seconder ma mère qui aidait mon père et mon frère sur la partie administrative après sa propre journée de travail, parfois jusqu’à une heure du matin. Aujourd’hui, je suis seule au bureau et le reste de l’équipe sur les chantiers.
SR2G est passée en cinq ans de deux à dix salariés, pourquoi avoir grandi si vite ?
Simplement parce que l’activité s’est multipliée, sans publicité, juste avec le bouche à oreille. Les chantiers devenant de plus en plus gros, nous nous sommes développés et agrandis. Mon père et mon frère ont commencé par prendre un apprenti, qui est devenu salarié, et ainsi de suite.
Quel est le domaine d’activité de l’entreprise ?
Nous réalisons tous les travaux du second œuvre autant pour les professionnels que pour les particuliers avec un attrait plus prononcé pour la plâtrerie-peinture. Nous faisons tout, du sol au plafond, plomberie-carrelage compris, sauf l’électricité que nous sous-traitons. Nos compagnons sont polyvalents.
Vous n’avez pas connu de problèmes de recrutement ?
Mon père donnait sa chance à tout le monde, même sans formation dans le Bâtiment, en privilégiant le savoir être. Il a une gestion plutôt paternaliste, familiale. Nous avons donc pris des jeunes qui avaient arrêté leurs études mais voulaient travailler. Ils sont nombreux à chercher un métier qui a du sens, qui apporte de la valeur ajoutée, un métier avec de la création et au final de la satisfaction client. Cela dit, nous avons récemment pris une autre direction en privilégiant des collaborateurs expérimentés et déjà formés.
Comment vivez-vous les hausses sans fin des prix des matériaux ?
Nous subissons cette réalité comme chaque entreprise. L’autre jour, j’ai dû commander du carrelage pour une cliente qui en avait fendu un par mégarde. Il avait pris quatre hausses en un an ! Mais la plupart de nos clients comprennent la situation et priorisent désormais leurs travaux.
Comment faire pour ne pas mettre vos marges en péril ?
Nous préservons un lien étroit avec nos fournisseurs au fil de l’année. Ils nous accompagnent afin d’anticiper les hausses avec l’aide des projections, notamment quand les devis vont mettre plusieurs semaines ou des mois à être validés.
Comment voyez-vous l’avenir, alors que ces hausses répétées risquent de faire fuir les clients, notamment les particuliers ?
Nous constatons juste que les clients vont aujourd’hui à l’essentiel, ils choisissent leurs priorités en fonction de leur budget. Beaucoup d’entre eux optent pour faire eux-mêmes les finitions, notamment la peinture. Sauf que la finition, c’est un métier !
Pourquoi avoir adhéré à la fédération ?
Lorsque j’ai rejoint la direction de l’entreprise auprès de ma famille, je me suis vite rendu compte de l’étendue de la tâche. Moi qui avais toujours été salariée, je suis montée dans un train lancé à grande vitesse. Il a fallu que j’apprenne tout, de A à Z, j’ai dû grandir en même temps que l’entreprise ! C’est l’un de nos confrères électriciens, adhérent, qui nous a parlé de la fédération et de son fonctionnement lorsque nous avons connu des problèmes d’absentéisme ou d’abandons de poste. Nous avions quelques a priori qui se sont révélés infondés. Nous pensions que l’adhésion était destinée uniquement aux « grandes entreprises » et j’avais surtout peur de son coût… Nous avions donc reculé notre décision à l’époque.
Et vous avez sauté le pas ?
En ce début d’année, je me suis inscrite directement sur le site de BTP Rhône et j’ai aussitôt été rappelée. J’ai rencontré mon conseiller que je remercie vivement pour sa disponibilité et son écoute. Aujourd’hui, je me sens accompagnée, pour chacune de mes questions, j’obtiens le plus souvent une réponse dans la journée. Il y a toujours quelqu’un pour nous répondre avec bienveillance et sans jugement. Tout cela pour une cotisation qui finalement est bien en-dessous de ce à quoi nous nous attendions.
A quelle chambre professionnelle appartenez-vous ?
A celle des Peintres Plâtriers Façadiers Staffeurs. J’ai également la chance d’être dans deux autres groupes : celui des Femmes dirigeantes et celui des Jeunes dirigeants. Pour le moment, j’ai eu l’occasion de participer à deux réunions qui ont été fortes en témoignages. Je me sens désormais beaucoup moins seule dans ma situation, et avec le recul, je pense que c’est la meilleure décision que j’ai pu prendre pour l’entreprise.
A lire dans l’édition du Journal du BTP du 9 mars 2023