Adrien Girard : « Avec le prix de l’énergie, les gens voudront encore plus refaire leur toiture et isoler »

Créateurs ou repreneurs d’entreprises, de nombreux « nouveaux » – tous secteurs d’activité confondus – ont adhéré ces derniers mois à la fédération BTP Rhône et Métropole. L’occasion pour nous de vous les présenter au fil des semaines à venir, avant de pouvoir les croiser au cours d’un événement ou autre réunion.

Adrien Girard est le président depuis juillet 2021 d’A.G. Couverture, une entreprise de quatre personnes dont le siège et l’atelier sont à Chambost-Allières, dans le Haut-Beaujolais. Il est membre du groupe Jeunes Dirigeants et adhérent à la chambre « Charpente Toiture ».

Pourquoi, et surtout comment avez-vous créé A.G. Couverture ?

Je suis couvreur depuis l’âge de quinze ans. En 2015, je suis tombé d’un toit. Ma chute a été l’occasion de rebondir pour me reconvertir en tant que chargé d’affaires dans une entreprise, en charge du pôle couverture-zinguerie. Mais il y a eu du mouvement dans cette entreprise qui s’est rapprochée d’un grand groupe, je n’ai pas souhaité rester. J’ai alors racheté un fonds de commerce et créé mon entreprise le 1er juillet 2021.

Un fonds de commerce ?

J’ai racheté le matériel et le carnet de commandes de l’entreprise, environ six mois de travail. 

Cela aide pour commencer…

Il s’est trouvé aussi que le pôle couverture-zinguerie de la société où je travaillais a fermé. Avec les travaux signés et mes années d’expérience, j’ai pu débuter sereinement. Et depuis, nous « remplissons les années » au fur et à mesure. Nous faisons de la tuile et de l’ardoise, de la toiture métallique, de la zinguerie et du cuivre. Tout le zinc est retravaillé, fait sur mesure dans notre atelier de Chambost-Allières.

Comment se porte l’activité dans le secteur de la couverture ?

Nous sommes spécialisés dans la rénovation, rénovation de toitures pour les régies immobilières pour environ 90% de notre chiffre d’affaires, alors l’activité est très bonne. Le covid n’a pas interrompu notre activité. Nous réalisons actuellement des chantiers signés il y a 6 mois. J’ai deux ouvriers et un apprenti, et j’espère que nous serons bientôt cinq. Nous recherchons activement un compagnon.

Le prix de la tuile a explosé, l’ardoise et le bois aussi, comment gérez-vous tout cela ?

La tuile est chère mais surtout elle nous manque, nous n’en trouvons pas, et ce depuis plus d’un an. Alors au quotidien, quand on peut, on réactualise nos prix et nos devis. Notre chance est que le coût de la main d’œuvre est resté assez stable malgré l’inflation, même si les augmentations vont intervenir bientôt. Dans tous les cas, le résultat de tout ce contexte économique se ressent sur l’épaisseur de nos marges.

Pourquoi avoir rejoint la fédération BTP Rhône et Métropole ?

J’ai été conseillé par un ami maçon. Il m’a invité à une réunion du groupe Jeunes Dirigeants qui s’est vraiment bien passée, où on a parlé de beaucoup de choses… L’ambiance m’a plu. Et depuis j’ai fait rentrer cinq personnes ! Je trouve à la fédération tout ce dont j’ai besoin, sur le volet social notamment, la réponse est rapide et claire, c’est du bonheur. Chez les jeunes dirigeants, nous passons de bons moments de partage et de convivialité, j’avoue que je n’ai pas encore trop le temps de participer aux travaux de la chambre professionnelle… Je ne parviens pas à tout faire.

Avez-vous déjà utilisé leurs services ?

Tous mes contrats de travail ont été réalisés avec les services de la fédé, le règlement intérieur est le résultat d’un travail en commun… Pour tout ce qui tourne autour du social, je les utilise beaucoup. Moins pour ce qu’ils pourraient m’apporter sur les volet financier ou administratif, mais je sais pouvoir compter sur eux à l’occasion.

Comment voyez-vous l’avenir ?

Cela fait juste deux ans que je suis à mon compte, donc je bénéficie encore de l’ACRE, ce qui m’aide beaucoup. Le bilan de mon année et demie est plutôt flatteur, il est même urgent d’embaucher quelqu’un. Nous travaillons beaucoup tous les quatre et ce serait bien d’en faire un peu moins. Mais je ne regrette pas une seconde de m’être lancé et j’espère que l’entreprise va évoluer encore plus.

Bref, vous êtes plutôt optimiste, c’est assez rare en ce moment dans la profession…

Je souhaite faire évoluer l’entreprise et pour cela, il me faut m’adapter au contexte. Je viens de passer le label RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) pour faire de l’isolation de toiture. En 2024, avec le prix du chauffage et de l’énergie, les gens voudront encore plus faire refaire leur toiture et isoler. Je suis confiant pour l’avenir, les commandes continuent à arriver…

A lire dans l’édition du Journal du BTP du 4 avril 2023