Nicolas Mazoyer : « La diversité de nos donneurs d’ordre permet à l’entreprise de préserver l’avenir »

Créateurs ou repreneurs d’entreprises, de nombreux nouveaux adhérents – tous secteurs d’activité confondus – ont rejoint BTP Rhône ces derniers mois. L’occasion pour nous de vous les présenter au fil des semaines, avant de pouvoir les croiser au cours d’un événement ou autre réunion.

Nicolas Mazoyer a créé MZR Étanchéité en 2015, une entreprise de neuf salariés dont le siège est à Caluire. Il est adhérent depuis deux ans et membre du groupe Jeunes dirigeants.

Quel a été votre parcours avant de créer MZR Etanchéité ?

J’ai une formation d’ingénieur BTP (ENISE Saint-Etienne) qui m’a permis de faire de la conduite de travaux chez Fontanel, puis Floriot, dont un gros chantier en plein cœur d’Annemasse sur un pôle clos couvert façade bois – menuiserie extérieure – étanchéité – bardage, pour quatorze bâtiments. C’est pendant ce déplacement que j’ai senti qu’il y avait un créneau dans l’étanchéité, un créneau intéressant techniquement et un métier d’avenir.

Quelle est l’étendue de votre domaine d’activité ?

Nous sommes une entreprise d’étanchéité traditionnelle. Nous utilisons la résine et des revêtements bitumineux sur des toitures plates ou à faible pente, dont le sol est en béton, bois ou bac acier. Nous intervenons sur des bâtiments industriels avec pose de bacs acier, isolation, étanchéité, couvertine. Idem pour les supports en bois, nous avons par exemple fait un chai viticole à Condrieu avec une toiture végétalisée. Nous avons aussi une petite activité résine avec deux technologies différentes, solution parfois plus adaptée notamment en réhabilitation.

Pour qui travaillez-vous le plus souvent ?

Nous avons une typologie de clients très variée. Des particuliers, des architectes, des syndics, des entreprises générales, des industriels, ce qui amène beaucoup de typologies de toitures différentes. C’est ce qui rend notre travail intéressant : les projets sont variés, les contraintes et les techniques aussi. Et cette diversité de donneurs d’ordre nous permet également de préserver l’avenir de l’entreprise.

Comment procédez-vous pour recruter, il existe des formations d’étancheurs ?

Il y en a eu une, qui s’est arrêtée faute de candidats. La Chambre Syndicale Française de l’Étanchéité est en train de mettre en place des solutions de formation, mais en attendant le recrutement dans notre secteur est très délicat. J’ai participé au montage d’une formation en proposant un programme, ce qui a permis à l’organisme de travailler sur les points attendus par les entreprises. J’ai d’ailleurs embauché un étancheur de la promotion il y a un an et demi. Au moins, je sais ce qu’il sait faire… Sinon, la solution c’est le bouche-à-oreille, ou Pôle Emploi avec quelques retours, une offre toutes les deux semaines environ… avec souvent des candidats qui manquent de qualification. Nous formons donc en interne, en binôme avec un chef d’équipe. Mais aujourd’hui nous recrutons avant tout sur l’état d’esprit plutôt que sur la compétence technique, car quelqu’un qui a envie d’apprendre peut faire plein de choses.

Vous prenez des apprentis ?

En administratif oui, j’en ai toujours un à l’année, mais pas sur le terrain, car les formations manquent.

Comment faites-vous pour garder vos compagnons dans un contexte qui s’avère donc très concurrentiel ?

Ils sont bien payés, le salaire joue bien sûr, il y a ensuite l’ambiance de l’équipe et aussi l’écoute, l’échange sur des sujets personnels (notamment des problématiques autres que le métier). Nous avons trois équipes de deux, et trois personnes au bureau, sans trop de turnover. Et nous prenons parfois un intérimaire en cas de besoin.

Comment se porte l’activité ?

Nous avons connu un mois de mai calme après un début d’année exceptionnellement dense. La construction de neuf est à la baisse ; nous sommes prudents pour l’avenir, mais notre carnet de commandes est satisfaisant avec des marchés déjà signés pour le début d’année 2024. Nous sommes une petite structure, c’est plus simple pour nous.

Est-ce la rénovation qui entretient l’activité ?

Nous en faisons beaucoup à la base. Elle tire un peu l’activité c’est sûr. Je pense qu’il y en aura de plus en plus.

L’étanchéité est-elle essentielle pour les économies d’énergie ?

L’isolation entraîne une diminution de consommation énergétique des bâtiments et un confort thermique l’hiver. 30% des déperditions de chaleur se font par la toiture. Un toit bien couvert est donc essentiel. D’ailleurs les gens chez qui nous sommes intervenus s’en rendent compte dès la première année.

Pourquoi avoir adhéré à la fédération ?

Je suis au groupe Jeunes depuis deux ans. La fédération propose de nombreux services très appréciables, et cela fait du bien de se retrouver entre corps de métiers différents à discuter de sujets qui nous concernent tous. C’est très enrichissant, c’est aussi une épaule sur laquelle s’appuyer quand on a des soucis, c’est bon d’échanger et de réfléchir à des solutions sur nos problèmes. Cela permet enfin de prendre du recul pour voir un peu plus large. Je sollicite régulièrement les services de la fédération, je suis un gros consommateur, et j’assiste de temps en temps aux réunions de la chambre syndicale de l’étanchéité.

A lire dans l’édition du Journal du BTP du 14 septembre 2023