Éric Doublier et Guillaume Targe : « 40 000 collégiens et lycéens aux Worldskills de Lyon, c’est énorme, et c’était le but »

Éric Doublier et Guillaume Targe : « 40 000 collégiens et lycéens aux Worldskills de Lyon, c’est énorme, et c’était le but »

Ce fut un événement. Et un véritable succès qui laisse augurer ce que pourra être le rendez-vous de l’année prochaine. Du 13 au 16 septembre dernier, la compétition nationale de la 47ème édition des Worldskills a réuni près de 800 jeunes champions à Eurexpo-Lyon dans une ambiance de folie.

De la passion, du talent, de l’adrénaline, du savoir-faire, du travail et du stress, les jeunes lauréats des championnats régionaux présents à Lyon pour se qualifier aux finales internationales ont tout donné dans les épreuves des 69 métiers représentés, dont ceux de la Construction et du BTP.

Véritable fête des Métiers, les Worldskills sont aussi l’occasion pour de nombreux jeunes visiteurs et leur famille de venir s’informer, avant de s’orienter dans une filière où l’excellence leur sera apparue sous la forme de compétiteurs à peine plus âgés. Un rendez-vous qui a ravi Éric Doublier et Guillaume Targe, référents des Worldskills de la FFB AURA, mais aussi Vivien Berrier, métallier chez Lenoir Métallerie qui a reçu la médaille d’Excellence lors de la compétition.

Quel était l’enjeu de ce rendez-vous des Worldskills à Lyon ?

Guillaume Targe : L’enjeu pour nous a été de faire venir des jeunes, près de 100 000 visiteurs sur trois jours dont 40 000 collégiens et lycéens c’est énorme, c’était le but. Que les jeunes trouvent une envie. Et nous étions là pour leur dire qu’ils vont s’épanouir dans leur futur travail. Je pense que tout le monde, Région, Métropole, Ville de Lyon, Sytral, a joué le jeu.

Éric Doublier : Je salue tout le travail des acteurs du BTP puisque nous avons été parmi les plus actifs pour organiser la venue de ces jeunes aux Worldskills. Ce fut aussi une répétition générale pour l’année prochaine car Lyon va accueillir les finales mondiales, nous pouvons espérer faire encore mieux avec plus de soixante pays représentés.

Vous avez reçu beaucoup de monde sur l’espace BTP ?

G.T. : Permanents de la fédération, formateurs, chefs d’entreprises et compagnons étaient présents pour répondre aux questions. Nous avons eu du monde en permanence, beaucoup d’écoles en semaine et des familles le samedi, avec pour bilan une vraie mise en valeur de nos métiers, une vraie fierté pour nos compagnons et les jeunes qui ont pu montrer que le BTP est synonyme d’excellence.

E.D. : Nous avons des métiers qui cochent les cases du sens, les cases du visuel – les épreuves du BTP sont plus spectaculaires que bien d’autres – nous avons une tradition de l’accueil et nous avions de la surface pour accueillir le public. Nous avions un stand de l’équipe de France du BTP porté par la FFB, la FNTP et la SMA BTP et organisé par des équipes de BTP Rhône et un stand de syndicats professionnels (FFB, Capeb, scop), un vrai village du BTP avec des démos numériques, des simulateurs d’engins, des jeux, des manipulations, des moulages… Nous n‘avons pas désempli. Je reviens sur la journée du samedi avec les familles, dont parfois de très jeunes enfants ; elle nous a apporté de vraies discussions, magie et émotion. Au-delà des chiffres, pouvoir discuter avec les parents et les jeunes est extrêmement riche en termes de promotion des métiers. Que les jeunes et les parents partagent la même démarche en venant nous voir, c’est touchant et c’est gagné. C’est ce que nous avions rêvé.

Ce succès, cet engouement, est-il le signe d’un vent nouveau pour les métiers du BTP ?

G.T. : Avec de tels événements, nous arrivons à montrer la passion des jeunes. Une passion qui se partage aux Worldskills entre jeunes, puisque les compétiteurs ont moins de 23 ans, avec leurs codes. Et en effet nous approchons aujourd’hui les 900 000 apprentis tous secteurs confondus, c’est le résultat d’une volonté du gouvernement. Il faut maintenant que ce vent nouveau se concrétise et perdure puisque nous rentrons dans une période de crise économique compliquée à gérer. Nous formons les jeunes, reste à les garder et donc à trouver du travail. C’est la réalité de tous les métiers.

E.D. : C’est plus qu’encourageant. Il y a en ce moment un alignement des planètes, avec la recherche de métiers de sens, la réforme de l’apprentissage qui nous a – d’une certaine manière – libérés, mais cela ne signifie pas que le travail est terminé.

C’est encourageant également pour les finales mondiales qui auront lieu à Lyon l’an prochain ?

E.D. : Nous avons profité de ces trois jours pour avoir de vrais échanges préparatoires pour l’an prochain. Nous avons également participé aux journées « portes ouvertes » proposées par la ville de Lyon qui nous a sollicités, nous avons accueilli du public dans nos entreprises la semaine précédant les épreuves. Nous avons convenu de démultiplier cela pour l’année prochaine et en faire une grande journée en parallèle des Worldskills avec la puissance de feu des entreprises de la fédération. Nous avons aussi un an pour relancer les candidatures régionales des jeunes d’Auvergne Rhône-Alpes aux sélections régionales. Notre objectif à Guillaume et moi en tant que mandataires Worldskills, celui aussi des permanents de la fédération, c’est de pérenniser le cycle vertueux sélection régionale – finale nationale – finale mondiale avec Lyon à la hauteur de sa réputation puisque la région présente aujourd’hui le plus grand nombre de jeunes aux concours, tous métiers confondus.

A lire dans l’édition du Journal du BTP du 19 octobre 2023