Vivien Berrier : « La compétition c’est du dépassement de soi, c’est savoir ce que l’on vaut »

Ce fut un événement. Et un véritable succès qui laisse augurer ce que pourra être le rendez-vous de l’année prochaine. Du 13 au 16 septembre dernier, la compétition nationale de la 47ème édition des Worldskills a réuni près de 800 jeunes champions à Eurexpo-Lyon dans une ambiance de folie.

De la passion, du talent, de l’adrénaline, du savoir-faire, du travail et du stress, les jeunes lauréats des championnats régionaux présents à Lyon pour se qualifier aux finales internationales ont tout donné dans les épreuves des 69 métiers représentés, dont ceux de la Construction et du BTP.

Vivien Berrier, 20 ans, est en CDI chez Lenoir Métallerie depuis juillet dernier. Il a reçu une médaille d’Excellence avec 714 points sur 800. Il finit au pied du podium avec la 5e place.

Quel a été votre parcours avant votre CDI chez Lenoir Métallerie ?

J’ai obtenu mon CAP et mon Bac Pro Métallier à la Giraudière (École de Production la Giraudière, Brussieu, 69), dont une dernière année en alternance suivie de deux ans de BTS toujours en alternance chez Lenoir Métallerie. Au départ, je venais à la Giraudière pour être menuisier, mais j’ai visité l’atelier Métallerie et j’ai eu le déclic : les étincelles, les éclaboussures de soudure, ça m’en a mis plein les yeux.

Avec un BTS en poche, quelle est votre activité dans l’entreprise ?

J’ai choisi pour le moment le terrain, aller sur les chantiers, ce qui devrait me mener vers un poste de chef d’équipe en pose. J’ai fait un an de bureau d’études chez Lenoir, j’étais assistant conducteur de travaux, mais c’était beaucoup de stress au quotidien.

Qu’aimez-vous dans le job de métallier ?

La création. Nous partons de rien, et nous allons jusqu’à un produit fini, utile et beau. Nous sommes capables de tout fabriquer, juste à partir de l’idée d’un client. Nous sommes sur toutes les étapes du projet, c’est « top ». J’aime bien par exemple la pose de façades – nous faisons principalement du mur rideau – nous montons le rideau en trois semaines, et visuellement on finit avec une claque.

Comment avez-vous eu connaissance des Worldskills ?

J’ai d’abord vu un reportage à la télévision, et on m’en a également parlé lors de la remise de mon prix de meilleur apprenti de France, en 2021. Et puis lorsque j’étais en terminale Bac Pro à la Giraudière, les professeurs nous poussaient à nous inscrire. Finalement, j’ai participé à une visite organisée par l’entreprise Lenoir lors des nationales de la 46ème édition. Je me suis inscris juste après.

Qu’est-ce qui vous a motivé à vous lancer ?

La compétition, c’est du dépassement de soi, c’est savoir ce que l’on vaut, c’est une expérience personnelle, alors que nous travaillons en équipe sur un chantier. A Lyon, lors des épreuves, j’étais dans un autre monde. J’étais seul avec mon jury, je devais sortir ma pièce sans tenir compte de l’environnement, des autres concurrents. 18 heures de compétition. Deux jours et demi… pour réaliser un drone qui ne vole pas, évidemment, mais dont les bras sont mobiles, ce qui rajoute de la complexité.

Un prix d’excellence ce n’est pas rien, vous restez zen ?

C’est vrai que nous sommes beaucoup sollicités, c’est parfois même un peu trop, nous entendons surtout parler du concours et peut-être pas assez du métier.

Pas de « grosse tête » ?

Chez Lenoir, mon chef de chantier me répète toujours : « step by step » ! Tout ne se fait pas d’un coup, rien n’est acquis, il ne faut pas cesser d’apprendre. D’ailleurs, je suis déçu d’avoir fini 5eme, même si je suis fier de ma pièce, des soudures…Les quatre autres étaient juste meilleurs, bravo à eux, je n’aurais pas pu faire mieux.

Que diriez-vous aux jeunes de votre âge sur la métallerie ?

Venez voir, baladez-vous dans un atelier, parlez avec des métalliers, venez voir de quoi ils sont capables, vous verrez que c’est un vrai métier, dans lequel on ne s’ennuie jamais. C’est le meilleur métier du monde. Il y a toujours de nouvelles créations, de nouvelles techniques, la matière n’a aucune limite.

A lire dans l’édition du Journal du BTP du 19 octobre 2023 et à voir sur YouTube