Créateurs ou repreneurs d’entreprises, de nombreux « nouveaux » – tous secteurs d’activité confondus – ont rejoint ces derniers mois la fédération BTP Rhône et Métropole. L’occasion pour nous de vous les présenter au fil des semaines, avant de pouvoir les croiser au cours d’un événement ou autre réunion.
David Ruiz, 36 ans, est le président de la SAS R&D Energie, une entreprise qu’il a créée avec quelques associés en janvier 2020, qui compte déjà une douzaine de salariés, filiales et bureau d’études compris. Il a adhéré au groupe Jeunes Dirigeants depuis fin juillet-début août.
Quel a été votre parcours avant de créer R&D Energie ?
Après mon BEP électrotechnique et le Bac Énergétique, j’ai travaillé comme metteur au point pour un groupe privé national, un métier particulier. Sur les grands bâtiments, je réglais et démarrais les installations de chauffage, climatisation, et ventilation. C’est un métier qui n’a pas de formation particulière, je l’ai donc appris sur le tas. Je suis ensuite passé manager d’activité, je gérais un centre de profit composé de quatorze personnes. Après plus de dix ans et un réseau bien constitué, je me suis dit que c’était peut-être le moment de continuer cette activité pour moi-même. Avec deux associés dont un qui était lui aussi dans le même groupe, nous avons lancé R&D Energie. J’ai toujours pensé que je serais entrepreneur. Nous étions deux en 2020, une douzaine aujourd’hui.
Quel est votre secteur d’activité ?
Installation de chauffage, ventilation, climatisation, plomberie, et désenfumage. Nous travaillons pour le public, le semi-public et des clients privés, promoteurs ou constructeurs, mais pas les particuliers.
Comment se porte votre carnet de commandes dans un contexte difficile ?
Il est un peu plus difficile à remplir, le volume s’est un peu réduit ces derniers mois. Nous sélectionnons à la fois nos clients et nos volumes d’activité pour apporter service et qualité.
Deux salariés en 2020, une douzaine aujourd’hui, comment expliquer votre croissance rapide ?
Il y avait un marché porteur et nous avons un métier plutôt spécifique à la conjoncture, il y a une vraie nécessité d’ingénierie dans notre activité et je pense que notre entreprise a la capacité de l’apporter. Et avec l’augmentation du coût de l’énergie, nos clients doivent optimiser leurs installations.
Vous proposez un service d’entretien ?
Nous avons une filiale de quatre salariés qui pilote le quotidien de cette partie-là. Ils sont autonomes, comme tous les autres salariés d’ailleurs, qui ont chacun leur propre planning.
Avez-vous connu des difficultés de recrutement au cours de votre développement ?
Cela peut paraître surprenant mais non. Sur Indeed, où nous figurons sans interruption, nous essayons d’être parmi les plus rémunérateurs en restant en cohérence avec le marché. Globalement, cela nous permet d’avoir une main d’œuvre de qualité, et personne ne nous a encore quitté.
Avez-vous beaucoup souffert de la hausse des prix ?
Oui, certains fournisseurs n’ont pas joué le jeu, nous avons dû faire face à des partenaires qui ne l’étaient finalement pas, alors que d’autres au contraire – qui n’étaient pas partenaires – nous ont aidés. Difficile de s’y retrouver, ce n’était pas simple et chronophage. Et nous avons connu des problèmes d’approvisionnement.
Avec la valse des prix, avez-vous dû rogner vos marges sur certains contrats ?
Tous les mois, nous recevions des courriers pour nous annoncer des hausses de prix. Cela a eu un impact, nous n’avons pas toujours pu les répercuter, notamment sur des commandes signées plusieurs mois plus tôt. Mais grâce à notre passé dans une entreprise nationale, nous avons la chance de pouvoir nous approvisionner en matériel à des prix négociés, et vendre avec les marges d’une petite entreprise. C’est ce qui nous a permis de nous développer.
Comment voyez-vous l’avenir ?
Notre activité était positionnée avant tout sur le neuf, industriel et tertiaire, mais comme les permis de construire commencent à se faire rares nous avons obtenu le label RGE par Qualibat pour intervenir sur la rénovation. Sur notre activité service, notamment la mise au point, nous avons peu de concurrence. La société dispose d’un bureau d’études Exécution que nous partageons avec l’entreprise d’un de mes associés – nous souhaitions avoir un certain niveau d’ingénierie avec certaines compétences pour sortir du lot – nous avons créé une filiale Maintenance, et aujourd’hui nous réfléchissons à nous lancer dans le photovoltaïque.
Pourquoi avoir adhéré à la Fédération du BTP ?
C’est simple, j’ai croisé le président de la fédération, Norbert Fontanel, avec qui nous avons travaillé. J’ai trouvé que les services proposés correspondaient à ce que l’on peut trouver comme services transverses dans les grands groupes. C’est plutôt intéressant comme formule. Je suis adhérent au groupe Jeunes Dirigeants depuis fin juillet début août.
A lire dans l’édition du Journal du BTP du 9 novembre 2023