Sandrine Barberet, récemment adhérente à la fédération BTP Rhône, a créé SCO2BOIS en 2008 à Aix-les-Bains. L’entreprise (six salariés) a aujourd’hui trois activités principales : la construction de maisons ossature bois, la rénovation énergétique et/ou agrandissement, et la construction d’abris solaires. Elle est aussi cocréatrice et co-gérante du groupement coopératif « Sco2Bois & Co – Les Artisans Bâtisseurs Associés », à Tarare.
Quel a été votre parcours avant de créer SCO2BOIS ?
J’ai un BTS en biotechnologies et une maitrise de cadre commercial en Agroalimentaire. Je viens de l’industrie laitière. J’étais directrice d’une coopérative à Chambéry. Je suis originaire d’une famille du Bâtiment, une famille de maçon et de charpentiers, et quand je suis arrivée en Savoie, j’ai tout de suite adoré la région et j’ai choisi de m’y poser, en construisant ma maison sur Aix-les Bains. C’était en 2005. Nous l’avons construite en famille. Un jour que je peignais mes solives, deux couples se sont arrêtés pour me demander quelle société construisait ce genre de maison à ossature bois. Je me suis alors dit qu’il y avait une opportunité. A l’époque, je cherchais des fromageries à racheter sans rien trouver, j’avais envie de m’installer à mon compte. Du coup, j’ai eu une lueur sur mon échafaudage.
Comment l’aventure a commencé ?
J’ai créé l’entreprise à Aix-les-Bains, j’ai mis ma maison en maison-témoin, et comme je n’avais ni expérience ni compétences à l’époque, même si j’ai fait des formations, je me suis lancée en tant que maitre d’œuvre. J’ai vendu ma première construction par bouche à oreille, à Cours-La-Ville – je suis amplepuisienne de naissance – j’ai organisé une « porte ouverte » sur cette construction, et à partir de là tout s’est enchaîné.
Et aujourd’hui, presque vingt ans après, vous avez vendu combien de maisons ossature-bois ?
Plus de cent-cinquante. Ce sont des maisons à très haute performance énergétique. Les premières maisons étaient labellisées BBC, au minimum, et nous avons été très vite labellisés BBC Effinergie.
Ces 150 maisons, vous ne les avez pas construites toute seule ?
Non, en 2011, j’ai cocréé une coopérative, « Sco2Bois & Co – Les Artisans Bâtisseurs Associés », à Tarare, qui nous permet d’être une entreprise générale, de bénéficier du titre de constructeur et des garanties nécessaires pour la réalisation clés en main des projets liés à l’habitat (CCMI, Qualibat RGE …). La coopérative m’a permis de pérenniser le groupement d’artisans que j’avais dejà fédéré autour de moi. Ainsi, nous ne faisons plus appel à la sous-traitance, nous travaillons toujours avec les mêmes professionnels.
Et depuis vous vous êtes diversifiée ?
Oui, dans la rénovation et dans la construction d’abris solaires. Les terrains étant devenus de plus en plus chers et rares, nous avons créé une activité rénovation énergétique globale de maisons, d’extension aussi, toujours avec l’idée du biosourcé, toujours à partir de bois. Et puis, j’ai lancé avec mon neveu Alexis la construction et pose d’abris solaires, je voulais lier le bois et le photovoltaïque. Il a intégré l’entreprise après un BTS Forestier et une licence en développement durable et énergie renouvelable. Nous proposons des ombrières photovoltaïques et des abris vélos. Cette activité est en plein développement.
Le solaire est à la mode, quels sont vos donneurs d’ordre ?
Nous avons installé une ombrière-témoin au lac des Sapins, capable de recharger deux voitures et dix vélos, et avons ainsi décroché cette année notre premier marché public, avec treize ombrières livrées dans les Yvelines. D’une façon générale, pour nos trois activités, nous avons ajouté les entreprises à la clientèle des particuliers, et les collectivités pour la partie abris solaires.
Commencez-vous à souffrir d’impayés comme certains de vos collègues ?
Nous avons connu le premier cas cette année avec un client qui monte un dossier de surendettement. On sent bien aujourd’hui que les 5 derniers pourcents sont plus difficiles à obtenir, les clients s’engouffrent dans le moindre petit accroc.
Vous recrutez ?
Oui, sur l’activité abris solaires où l’activité est très soutenue, un charpentier, et un électricien. Nous ne faisons que du sur mesure, du moyen haut de gamme, avec des matériaux européen ou français, du durable, du local et du qualitatif.
Pourquoi avoir adhéré à la fédération BTP Rhône ?
J’ai adhéré en septembre à la chambre de l’Ouest rhodanien, avec l’idée d’intégrer un réseau pour faire connaitre nos nouvelles activités. Je n’ai pas encore utilisé les nombreux services de la fédération, mais comme nous rentrons sur les marchés publics j’aurai sans doute bientôt besoin d’informations et d’aides ponctuelles.
A lire dans l’édition du Journal du BTP du 4 janvier 2024