Simon Girard, 39 ans, et Lucas Romagnoli, 39 ans, ont créé SolarCare en mai dernier, une entreprise spécialisée dans la maintenance et la rénovation des centrales photovoltaïques de professionnels. SolarCare dispose déjà de trois implantations à Lyon, Montpellier et Toulouse. Avec une antienne : la cohérence entre la mission de l’entreprise (participer à mettre sur le réseau des électrons verts pour décarboner la société) et son organisation interne : implantations multi-locales pour favoriser les déplacements courts, objectivation sur l’éco-conduite, réemploi et recyclage des panneaux en fin de vie, semaine de quatre jours pour les 7 salariés, etc…
Comment est née SolarCare ?
Simon Girard : Depuis 15 ans, j’ai eu le plaisir de participer à la création et au développement de plusieurs sociétés dans des secteurs d’activité différents : l’empreinte carbone des entreprises et collectivités avec EcoAct, dont j’ai été l’un des premiers salariés des deux fondateurs, c’était le tout le début du Bilan Carbone en 2008 ; j’ai ensuite co-fondé Tabobine, une société qui conçoit et exploite des photomatons au look vintage connectés, dans lieux de divertissement à fort trafic. Puis comme je voulais revenir à mes premières amours de lutte contre le changement climatique, j’ai cherché à remonter un nouveau projet dans ce domaine, jusqu’à rencontrer Lucas….
Lucas Romagnoli : J’ai pour ma part un cursus plutôt technique, je viens de l’industrie, j’ai travaillé comme salarié chez les grands noms de l’industrie d’Auvergne Rhône-Alpes, dans la chimie, l’automobile etc. Je suis ensuite entré chez EDF ENR en tant que responsable maintenance France. J’avais moi aussi l’envie de créer une entreprise, c’était un challenge personnel, un grand saut.
Quelle est l’activité de votre toute jeune entreprise ?
Nous avons constaté avec Lucas que la majeure partie des installateurs de centrales photovoltaïques, qualifiés et assurés dans la profession, étaient « aspirés » par l’activité de pose. Or on oublie trop souvent que ces centrales photovoltaïques, même toutes neuves, ont besoin de personnels qualifiés pour les entretenir et les maintenir à leur bon niveau de production. Nous avons donc décidé de créer SolarCare, un nouvel acteur spécialisé sur ces sujets à destination de clients professionnels. Une installation mal posée ou non entretenue peut perdre de 15 à 30% de sa production sur 10 ans, cela fait donc vraiment sens de rebooster une installation existante, du point de vue philosophique mais aussi économique puisque des centrales vieillissantes il y en a par définition de plus en plus chaque année… C’est un marché prometteur puisque les assurances réclament pour les grosses centrales des contrôles réguliers.
Combien de temps dure un panneau ?
Ils ont des durées de garantie de vingt à trente ans, avec notamment des garanties de performance délivrées par les fabricants, mais la réalité est qu’il y a des vieillissements accélérés, notamment par défaut d’entretien, pas que des panneaux mais aussi des câblages mal-protégés, des onduleurs… L’installation n’est pas inopérante mais tourne rapidement bien en dessous de sa capacité. Or l’idée est bien de mettre un maximum d’électrons verts sur le réseau si on peut tirer parti de ces actifs existants et atteindre les objectifs de lutte contre le changement climatique.
Quels sont vos principaux donneurs d’ordre ?
Pas de particuliers, uniquement des centrales en BtoB, de gros hangars agricoles ou des bâtiments industriels. Nos clients sont des bureaux d’étude sollicités par des propriétaires de grosses centrales qui souhaitent rebooster leurs installations. Nous commençons également à travailler avec de gros producteurs d’ENR en France, dont les parcs installés dépassent les 500 à 1000 centrales photovoltaïques.
Pourquoi avoir adhéré à la fédération BTP Rhône ?
Dans la création de l’entreprise nous avons rencontré de nombreuses barrières, dont celle de s’assurer – l’assurance décennale – nous avons frappé à beaucoup de portes, et nous avons eu un super accueil à la fédération qui a été avec l’Auxiliaire BTP un vrai vecteur pour déminer ce sujet-là. Notre ambition est de produire de la qualité, de proposer des installations pour lesquelles nous (et nos clients) serons bien assurés.
Quels sont vos axes de développement ?
Nous souhaitons devenir un acteur national avec une présence multi-locale permettant de proposer notamment à de grands donneurs d’ordre avec des centrales un peu partout en France, d’avoir un seul interlocuteur pour leurs besoins. A nous de dispatcher leurs demandes sur les futures agences que nous allons créer sur le territoire. L’idée est d’être également bien ancrés localement, avec un réseau de partenaires aux compétences complémentaire, qui va nous aider à intervenir au mieux chez nos clients.
A lire dans l’édition du Journal du BTP du 18 janvier 2024