Fabien MARGUERITE : « la culture du BTP, les valeurs d’entraide, de convivialité plus qu’ailleurs, m’ont motivé »

Après plus de trente ans comme ingénieur chimiste dans un grand laboratoire de pharmacie, Fabien Marguerite a créé Fabs Étanchéité avec deux associés : son épouse Sophie et son ancien formateur en CAP Kirman Senturk. Créée l’an passé à Vindry-sur-Turdine, l’entreprise a depuis embauché deux salariés.

Pourquoi passer, à plus de cinquante ans, d’une belle carrière d’ingénieur chimiste et responsable de laboratoire à créateur d’une entreprise d’étanchéité ?
J’avais déjà créé et dirigé entre mes deux expériences du monde de la chimie une société de distribution de matériel d’analyses haut de gamme et cela m’avait plu. Aventure, indépendance, responsabilité, sont des mots que j’apprécie et qui me conviennent. Et puis la culture du BTP – j’y ai beaucoup d’amis et de famille – les valeurs d’entraide, de solidarité, de convivialité plus qu’ailleurs, m’ont aussi motivé.

Alors pourquoi choisir l’étanchéité, un métier difficile ?
Cela a été un déclic. Les paramètres du métier m’ont plu. Le niveau d’investissement pour débuter est assez faible. Il ne faut ni grands locaux, ni gros fonds de roulement, et il n’y a pas d’énormes tensions sur cette activité car il s’agit en effet d’un métier difficile physiquement, techniquement, pour lequel il n’existe pas de formation… Bref, l’ensemble de ces points rend le métier d’étancheur attractif.

Mais même ingénieur en chimie, on ne s’improvise pas étancheur !
Non, une fois décidé, j’ai d’abord passé un CAP en 2022, et créé ma société une fois le diplôme en poche avec mon formateur et mon épouse Sophie, agent immobilier.

Quels ont été vos premiers clients ?
Des amis qui avaient des travaux à effectuer. Nous avons eu beaucoup de chantiers chez des particuliers la première année, venus par le bouche à oreille mais aussi grâce au site Internet que j’avais conçu. Nous ne sommes pas très nombreux dans le grand Ouest lyonnais, les habitants du secteur nous ont appelé en priorité pour des fuites ou de la rénovation. Depuis, nous travaillons également avec un constructeur de maisons individuelles, nous nous rapprochons des régies, des marchands de biens, et allons bientôt nous lancer sur les marchés publics.

Travaillez-vous déjà en groupement avec des artisans de votre secteur géographique ?
C’est un objectif afin de pouvoir faire des propositions plus globales. Je travaille mon réseau depuis un an pour avoir accès à des chantiers plus importants, comme celui de la maison de retraite de Cours-la-Ville que nous avons eu la chance de réaliser.

Pas de formation dédiée, un recrutement plus que difficile, comment avez-vous trouvé vos deux salariés ?
Nous avons embauché un étancheur très expérimenté que nous prenions en CDD quand notre activité était encore à ses débuts. Et le second vient tout juste d’arriver parmi nous. Nous sommes passés par les annonces avec l’aide de la fédération. A ce sujet, je tiens à souligner la grande richesse et la très grande compétence des permanents de la fédération BTP pour nous soutenir, nous conseiller. Outre l’aide déterminante sur le recrutement, nous avons eu des questions sur la TVA et toujours obtenu des réponses. On se sent partie prenante d’une équipe, et beaucoup moins seuls.

Comment se porte l’activité de votre profession dans un contexte tendu ?
Elle est moins florissante qu’en 2023, une année merveilleuse, mais les étancheurs bien établis ont encore de neuf mois à un an de visibilité. Pour ce qui nous concerne, nous avons quatre à six mois de travail.

Vous avez des spécificités, des spécialités ?
Nous faisons de l’étanchéité bitumeuse pour toits plats, liquide pour balcon et casquette béton, de l’isolation, des terrasses végétalisées, des revêtements de sol type dallettes sur plots, platelage bois, et de la pose de bac acier pour les bâtiments industriels… Notre engagement est de réaliser une installation parfaitement étanche, fonctionnelle et durable.