La Fédération BTP Rhône et Métropole a confié à l’Institut CEC (Convention des Entreprises pour le Climat) la conception de Terra BTP Rhône, le premier parcours de sensibilisation et d’accompagnement à la transition écologique, spécifiquement dédié aux entreprises du BTP. 25 dirigeants de 17 entreprises ont rejoint en novembre 2023 la première promotion de ce programme qui s’achèvera en juin.
« Terra BTP Rhône, c’est un parcours pour les chefs d’entreprise et leurs collaborateurs destiné à changer la philosophie de l’entrepreneuriat. Nous sommes le premier département à le mettre en place », se félicite Norbert Fontanel, président de la fédération BTP Rhône et Métropole qui avait promis lors de son élection de mettre en avant les compagnons, les territoires et l’environnement.
Cet aspect environnemental passe donc par un « parcours » coconstruit avec l’Institut CEC (Convention des Entreprises pour le Climat). « Cela prend la forme de huit sessions portant sur la réadaptation nécessaire du modèle des entreprises », explique Oriane Viguier, dirigeante de Legros TP, 4e vice-présidente de la Fédération, qui a dirigé le projet et participé au premier parcours « pilote » qui a débuté à l’automne dernier avec 25 personnes de 17 entreprises.
Ce n’est pas une formation mais une expérience apprenante
La création de cette formation a coûté 35 K€ à la Fédération qui a cependant obtenu plusieurs subventions. Le coût pour les entreprises s’élève quant à lui à 3.450 € par participant avec une prise en charge possible par les OPCO. « Le parcours fait intervenir des experts métiers, des experts territoires, des personnes qui ont un regard différent comme des architectes, des bureaux d’études…, commente Sylvie Grison, de l’Institut CEC. On cherche à créer des liens, à lancer des actions entre pairs avec beaucoup d’ateliers, de visites. Ce n’est pas une formation mais une expérience apprenante ».
Au bout du compte, l’idée est d’engager les participants à changer la trajectoire de leur entreprise afin, non seulement qu’elle abaisse son impact environnemental mais aussi qu’elle devienne « régénératrice ». La Fédération va écrire une feuille de route pour emmener toujours plus de ses adhérents dans la démarche mais aussi toutes les parties prenantes comme les maîtres d’ouvrage ou les fournisseurs.
Pour avoir un impact, ces objectifs doivent être partagés et massifiés. Norbert Fontanel espère que d’autres fédérations suivront l’exemple. En attendant, une deuxième session est déjà prévue à l’automne prochain.
Alban Razia
Ce que les dirigeants ont pensé du parcours…
Jean-François Dubray de Rhône Toitures (15 personnes) qualifie la première session « d’électrochoc » quant à l’état de la planète et des actions de l’Homme. « On se transforme soi-même. Je fais beaucoup de surélévations sur d’anciennes maisons. Je signifie maintenant à mes clients que la surélévation n’est pas une priorité sur maison qui est une passoire thermique. Et quand nous travaillons sur le rafraîchissement d’été, je fais maintenant des préconisations qui intègrent l’ombrage naturel ».
Oriane Viguier de Legros TP (50 personnes) propose maintenant une Fresque du climat à tous ses salariés et se dirige sur la voie du génie écologique. « On travaille sur des sols sans vie. Je ne veux plus faire comme ça, on va dorénavant travailler sur la biodiversité. Idem pour les réseaux d’éclairage, j’ai pris conscience de l’importance des trames noires pour les animaux ».
Eric Doublier qui dirige l’entreprise Cerenn dans l’aménagement de bureaux, insiste quant à lui sur l’importance de faire attention à conserver un modèle économique viable, en ne décarbonant pas trop vite par exemple. Son action régénératrice pourrait passer par « le remplacement des cloisons en plâtre par des cloisons en bois ».