Jocelyn Monnot : « Nous avons réalisé plus de deux cent cinquante projets de construction de maisons ossature bois »

Jocelyn Monnot : « Nous avons réalisé plus de deux cent cinquante projets de construction de maisons ossature bois »

Jocelyn Monnot, 38 ans, est le dirigeant de MJ Ossature Bois, entreprise spécialisée dans la construction de maisons à ossature bois, créée en janvier 2011 dont l’atelier et les bureaux sont à Saint-Denis-sur-Coise. En un peu plus de dix ans MJ Ossature Bois a connu une croissance rapide, et compte aujourd’hui dix-sept salariés. Interview.

Un mot sur votre parcours avant la création de MJ Ossature Bois ?
J’ai une formation de charpentier CAP-BEP, et j’ai passé mon brevet professionnel en charpente à la fédération compagnonnique du bâtiment en 2005. Je suis ensuite parti un an et demi en Allemagne et en Suisse pour découvrir la construction bois.

Pourquoi ces pays ?
La maison ossature bois m’a toujours attiré et ces deux pays étaient à l’époque en avance sur nous. J’ai appris tout ce qui est construction des murs préfabriqués ossature bois, des systèmes constructifs que j’utilise encore aujourd’hui, et découvert les prémices de l’isolation biosourcée, à base de fibre de bois ou de ouate de cellulose. Retour en France, où j’ai créé dans le Doubs une première entreprise avec un associé. Au bout de trois ans, je suis rentré chez moi dans les Monts du Lyonnais pour créer MJ Ossature Bois.

Cette fois vous êtes seul ?
Oui, je me suis installé dans un tout petit bâtiment de 200 m2 à Chazelles-sur-Lyon, juste à côté de Grézieu-le-Marché dont je suis originaire. J’ai commencé tout seul en effet, non sans difficultés dans un si petit espace, j’ai tenu un an avant de prendre un apprenti, un compagnon du secteur.

Votre premier chantier, celui qui vous fait démarrer ?
A Crest dans la Drôme, chez un ami. Tout avait été préfabriqué dans mon petit atelier. Ensuite les chantiers se sont succédé avec le bouche à oreille, et un coup de boost avec le passage dans une émission de France 5 de l’une de nos réalisations sur Saint-Genis-Laval. Nous travaillons aussi avec des architectes et des maîtres d’œuvre dans tout le sud-est de la France voire au-delà.

Aujourd’hui vous êtes combien de salariés, et votre activité a-t-elle évolué ?
Nous sommes dix-sept, dont trois équipes de pose, et avons réalisé plus de deux cent cinquante projets de construction de maisons ossature bois. Nous ne faisons que du sur-mesure. Chaque projet est construit et conçu différemment. Nous n’imposons pas de constructif ; on s’adapte au client. Mais nous travaillons toujours avec un architecte ou un maître d’œuvre. Nous réalisons par ailleurs des travaux de charpente classique dans la rénovation, un peu de terrasses, des agrandissements et surélévations ; nous sommes polyvalents.

Vous n’avez pas connu de grosses difficultés pour recruter ?
Nous tournons avec trois ou quatre apprentis en permanence, quelques-uns sont restés. Nos salariés sont en majorité des habitants du secteur, même si certains ont 20 à 25 minutes de route dans les Monts du Lyonnais pour venir travailler. A noter que nous avons recruté aussi des menuisiers qui se sont convertis à la charpente.

A dix-sept, vous n’êtes plus dans 200 m2 ?
Non, en 2015, j’ai construit un bâtiment de 500 m2 sur Grézieu, qui s’est vite avéré trop petit encore une fois. Nous sommes aujourd’hui dans un atelier de 2000 m2 et dans 200 m2 de bureaux.

L’activité est donc bonne, les maisons en bois à la mode, mais quels sont ses avantages ?
Les performances thermiques en premier lieu : la nouvelle réglementation en la matière nous aide énormément. Nous apportons du confort thermique avec par exemple du déphasage – le mur restitue la chaleur emmagasinée – et du confort de vie. Le deuxième point est la rapidité d’exécution. Pour 100 à 150 m2, même si tout ne dépend pas de nous puisque nous ne faisons pas tout et notamment pas les fondations, nous pouvons livrer la maison en cinq-six mois. Pour une maison classique en général les délais sont plus longs.

Et vous êtes moins cher ?
Non pas encore. D’autant que nous sommes souvent dans le haut de gamme, avec l’utilisation de produits biosourcés, de grosses épaisseurs d’isolants etc.