Après les finales nationales des Worldskills l’an passé, Lyon a accueilli du 10 au 15 septembre les f inales mondiales de la compétition. 1 500 jeunes compétiteurs venus de 65 pays, et plus de 250 000 visiteurs ont arpenté les travées d’Eurexpo. Dont l’équipe de France et ses 63 représentants, huit de la région. Un “carrefour mondial de talents et de jeunesse”. Un incroyable succès. Une véritable fête des Métiers. Interview d’Éric Doublier, référent avec Guillaume Targe des Worldskills de la FFB AURA, et président de la commission Formation à la fédération BTP Rhône.
Éric Doublier : “Le beau geste, l’excellence, l’amour du métier, rassemblent. Un beau message”
Les finales mondiales des Worldskills à Lyon sont terminées. Les jeunes visiteurs sont-ils venus en nombre ?
Les finales nationales de l’an passé furent déjà un véritable succès de fréquentation de collégiens et lycéens, et ce sont cette année 55 000 jeunes du territoire de compétence du rectorat de Lyon (Ain, Loire et Rhône) qui se sont rendus aux Worldskills. Du jamais vu. Jamais, à l’échelle du territoire, n’ont été déplacés autant de jeunes sur un événement. Ce fut une organisation titanesque menée par le rectorat que je tiens à souligner.
Comme aux Jeux Olympiques, les jeunes sont venus voir des champions ?
Oui, il est important d’avoir des icônes des métiers, mais le plus important selon moi, est bien que des jeunes aient pu voir d’autres jeunes en action, et se projeter dans leurs gestes, leurs ouvrages.
Que retenez-vous de ces cinq jours en tant que référent Worldskills ?
Un message. Le multiculturalisme autour du travail. Tous les pays du monde présents ont eu un seul objectif, le bel ouvrage. Quelles que soient leurs origines, les jeunes se sont rassemblés autour du geste, du projet. Ce message est pour nous essentiel. Car où voit-on encore cela ? Dans l’entreprise ! Aujourd’hui il y a dans nos entreprises des compagnons d’horizons et de niveaux différents qui se retrouvent chaque matin pour travailler ensemble au service du client, du projet… Le beau geste, l’excellence, l’amour du métier, rassemblent. Un beau message.
Peut-on déjà évaluer les retombées pour la profession, le territoire ?
Il y a cinq ans, nous avions été avec Samuel Minot, Jacques Blanchet et Guillaume Targe chercher l’attribution des Worldskills à Kazan (Russie). Nous avions vu là-bas ce que nous avons vécu cette semaine. Et nous avions été bluffés. Le premier objectif a été d’installer la marque Worldskills en France, personne ne la connaissait. Ensuite il a fallu faire vivre l’événement au niveau local pour faire émerger des champions régionaux. Nous sommes passés – en nombre d’inscrits aux sélections régionales – de dernier de la classe en France à premier, il y a bien un effet territoire, et aujourd’hui nous avons été en lice pour gagner des médailles au niveau international. Le vrai enjeu, une fois les lumières éteintes, sera de garder un standard élevé de dynamique aux sélections régionales pour les futurs Worldskills. Car les retombées pour la profession, le territoire, sont bénéfiques.
Cela se ressent sur le nombre de jeunes en formation ?
Les premiers éléments sur les chiffres d’organismes de formation dont nous disposons sont en progression depuis plusieurs années. Cela signifie que l’image des métiers, leur représentation sociétale, s’améliorent. Des événements comme les Worldskills – nous avons tout de même accueilli à Lyon deux finales nationales et une finale mondiale – sont forcément positifs pour les demandes de formation à nos métiers.
Plus personnellement, comment avez-vous vécu ces finales mondiales ?
Avec Guillaume Targe, nous ressentons de la fierté, le sentiment du travail accompli. Nous avons pu partager ici à Lyon, avec la profession, l’émotion vécue il y a cinq ans à Kazan. C’est pour nous une vraie émotion. D’autant que les visiteurs, les jeunes mais aussi les chefs d’entreprises et artisans, ont été très nombreux au rendez-vous.
À lire dans l’édition du 19 septembre du Journal du BTP
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