Interview de Florian Girerd – Jeunes Dirigeants

Créateurs ou repreneurs d’entreprises – tous secteurs d’activité confondus – ils ont rejoint ces derniers mois la fédération BTP Rhône. Parmi eux, des parcours pour le moins atypiques de chefs d’entreprises du BTP venus d’ailleurs, issus d’un long parcours dans d’autres sphères.
Florian Girerd, 35 ans, dirige les agences Est/Sud-Est de l’entreprise Solvalor, spécialisée dans le traitement et la valorisation de déblais de chantiers pollués (non inertes dangereux et non dangereux), et de déchets industriels. Il intervient sur quatre sites, dont celui de Sérézin-du-Rhône, au sud de Lyon, qui compte une quinzaine de salariés.

Florian Girerd : « Nous sommes dépendants de l’activité des Travaux Publics »

Depuis quand dirigez-vous Solvalor Est/Sud-Est ?
J’ai intégré l’entreprise pendant l’été 2020, pour gérer l’ouverture dès janvier 2021 du site de Sérézin-du-Rhône, dans la vallée de la chimie. Un site ICPE (Installation Classée Pour l’Environnement) autorisé par arrêté préfectoral. Tous les métiers de Solvalor sont aujourd’hui déployés sur cette nouvelle plateforme.

Alors quels sont ces métiers que vous évoquez ?
Nous traitons et valorisons les déblais de chantiers pollués de toute la région, et, depuis deux ans, les déchets industriels. Les déblais, ce sont des terres en premier lieu, mais aussi des bétons, des matériaux issus de la déconstruction, des boues et sédiments… C’est notre cœur de métier. Les déchets industriels, ce sont des briques réfractaires, des sables de fonderies, des laitiers, et des mâchefers… Nous les traitons avec divers procédés et proposons les granulats – sables et cailloux – à la vente aux entreprises de Travaux Publics.

Sans entrer dans des détails trop techniques, quels sont les procédés de traitement des déblais et déchets pollués retenus à Sérézin ?
Nous utilisons surtout trois procédés : le traitement physico-chimique par lavages, qui consomme très peu d’eau puisqu’il tourne en circuit fermé, un process Solvalor avec nos propres machines ; le traitement biologique, technique connue qui consiste à ajouter de la matière organique aux terres polluées – aux hydrocarbures essentiellement – pour favoriser le développement de bactéries et ainsi casser les chaines de carbone des hydrocarbures ; et depuis trois semaines puisque nous venons d’obtenir l’arrêté préfectoral nous permettant de l’employer, le traitement par désorption thermique, qui consiste à chauffer les polluants liquides pour les passer à l’état gazeux et les traiter ensuite.

Vous évoquez un process exclusif Solvalor. Quelle est l’histoire de cette entreprise ?
La société Idra Environnement a été créée par trois associés qui se sont connus à l’école des métiers de l’Environnement à Rennes. Ils avaient répondu pendant leur scolarité à un appel d’offre pour traiter les sables du Croisic, à la suite du naufrage de l’Erika. Solvalor existe depuis la reprise d’un site à Sotteville-lès-Rouen qui faisait de la prise en charge de déchets pollués. Solvalor appartient aujourd’hui au groupe Artesa, une PME française indépendante, dont le siège se trouve à Bruz, en Bretagne.

Quels sont vos principaux clients ?
Des entreprises de Travaux Publics, Dépollution, VRD et terrassement, et des industriels.

Comment se porte l’activité ?
Nous avons un métier porteur, dans l’air du temps, mais nous sommes dépendants de l’activité des Travaux Publics. S’il n’y a pas de chantiers de reconversion industrielle, de travaux d’aménagements, de démolition, de terrassement, nous ne travaillons pas. Ceci pour dire que nous sommes impactés par la crise de la construction de logements. Car nos plus gros clients sont les terrassiers.

Face à vous, il y a de grands groupes connus. Quelle est la « patte » de votre entreprise ?
Nous bénéficions de l’agilité et la souplesse des petites structures. Et notre équilibre économique repose à la fois sur la prise en charge des déblais mais aussi sur la revente des matériaux traités. J’ajoute que dans nos métiers l’innovation est essentielle, et c’est une force de notre entreprise.

À lire dans l’édition du 26 septembre du Journal du BTP