Du nucléaire à la maçonnerie : le parcours atypique d’Alban DURAND chez FILIA

Créateurs ou repreneurs d’entreprises – tous secteurs d’activité confondus – ils ont rejoint ces derniers mois la fédération BTP Rhône. Parmi eux, des parcours pour le moins atypiques de chefs d’entreprises du BTP venus d’ailleurs, issus d’un long parcours dans d’autres sphères.
Conducteur de travaux dans le Génie civil nucléaire pendant près de quinze ans, Alban Durand est depuis sa création en 2023 directeur d’exploitation de l’entreprise Filia, spécialisée dans la maçonnerie et le génie civil. Filia, dont le siège-dépôt est à Saint-Georges-de-Reneins, en Calade, compte neuf salariés dont deux apprentis.

Alban Durand : « Nous aimons beaucoup les « moutons à cinq pattes » »

Comment passe-t-on de l’univers du nucléaire à la maçonnerie ?
De 2011 à 2018 j’ai travaillé à la Sade de Genas dans une division spécialisée dans le génie civil nucléaire. Nous construisions des ouvrages en béton armé pour les centrales, en hors-zones et zones contrôlées. J’ai démissionné au bout de dix ans, en même temps que Sylvain Laval, qui est devenu directeur chez Legros TP. J’ai rejoint pour ma part Bouygues Construction, toujours dans le génie civil nucléaire. Et quand Oriane Viguier (présidente de Legros TP) et Sylvain ont eu le projet d’une entreprise de maçonnerie-génie civil, ils sont venus me chercher. Nous sommes tous les trois actionnaires de Filia.

Ni Filia ni Legros TP ne travaillent pour le nucléaire ?
Legros fait du réseau, des travaux publics traditionnels et du petit génie civil, nous faisons de la maçonnerie et les gros travaux de génie civil. Nous sommes deux entreprises distinctes même si avons commencé à Rillieux (siège de Legros TP, NdlR), même si nous avons repris l’activité maçonnerie de Legros TP, et que nous travaillons parfois ensemble en groupement. Mais Filia a aujourd’hui ses propres clients, son siège et dépôt à Saint-Georges-de-Reneins, dans le Beaujolais, et ses propres salariés. Nous sommes cousins.

Quels sont vos donneurs d’ordre ?
Pour 60% environ des collectivités avec des marchés publics, un peu de clientèle industrielle et des architectes. En maçonnerie nous faisons beaucoup de restructuration lourde et de la transformation de structures. En génie civil, tout ce qui est lié aux infrastructures, nous avons réalisé quelques ouvrages enterrés pour le tram, et des murs de soutènements…

Vous êtes spécialisés dans des domaines particuliers ?
Non, mais nous aimons beaucoup les « moutons à cinq pattes ». Tout ce qui est compliqué à mettre en œuvre, comme par exemple une surélévation de bâtiment occupé à la Croix-Rousse (un funérarium) ou une création d’un toit terrasse à Villeurbanne sur un immeuble de trois étages en site occupé.

Comment se porte l’activité de Filia ?
Elle est plutôt bonne, nous travaillons beaucoup pour les marchés publics avec une double casquette : maçonnerie pour les restructurations de bâtiments, secteur qui souffre moins que le neuf, et génie civil de travaux publics. Et puis nous ne sommes pas mono-client comme évoqué plus haut. Enfin nous sommes positionnés sur des marchés cadre en groupement.

Quels seront vos axes de développement ?
Nous aimerions développer notre activité sur la construction des ombrières devenues obligatoires sur les parkings, et devenir comme nous l’avons évoqué une entreprise référente et incontournable sur les projets techniquement compliqués, les fameux « moutons à cinq pattes ». Nous souhaitons continuer à nous développer sur le territoire du Beaujolais où nous sommes implantés ainsi que sur les marchés récurrents.

Et le nucléaire, votre spécialité ?
Pour le nucléaire les formations sont longues, donc coûteuses, ce n’est pas d’actualité. En revanche nous allons former nos six salariés au traitement de l’amiante. Nous sommes une jeune équipe, constituée en deux ans, nous sommes aujourd’hui plutôt dans une phase de consolidation.

À lire dans l’édition du 9 octobre du Journal du BTP