L’Assemblée générale de la Chambre du Beaujolais a eu lieu cette année encore dans l’un des châteaux de ce territoire au patrimoine particulièrement riche et préservé. Direction donc le Château des Loges, au Perréon, avec une centaine d’adhérents accueillis par la présidente Marie Myriam Favre, entourée pour l’occasion de Norbert Fontanel, président de la fédération BTP Rhône, et Samuel Minot, président de la FFB AURA.
Une Assemblée générale est avant tout un moment de convivialité et de partage entre adhérents, mais aussi l’occasion de dresser un bilan de l’activité de la chambre pour l’année écoulée et de se projeter dans l’avenir.
Côté bilan, on peut faire confiance à la présidente Marie-Myriam Favre – qui s’engage pour une nouvelle et dernière année, faute de repreneur-euse, avis aux candidats – et à son bureau, pour avoir organisé au cours de l’année de nombreuses réunions thématiques, visites et autres évènements, marquant ainsi le dynamisme d’un territoire aux 167 adhérents « qui accueille au moins un artisan dans chacune de ses communes ».
Le côté prospective se situe dans un contexte et une actualité dont Norbert Fontanel a tracé une nouvelle fois les grandes lignes : crise de la construction de logement neuf, exigences du développement durable dont la désormais célèbre ZAN (Zéro Artificialisation Nette), craintes émanant des nouvelles dispositions budgétaires en discussion (révision des aides MaPrimeRénov, et diminution d’aides à l’embauche des apprentis), mais aussi satisfaction sur le PTZ et la baisse des taux d’intérêt.
Un contexte qui conduit les artisans et chefs d’entreprise du Bâtiment à une grande vigilance, notamment sur les trésoreries, et à des efforts toujours plus marqués pour s’adapter aux transitions écologiques et numériques. « Que nous le voulions ou non, nous construirons différemment », répète souvent le président de la fédération.
Une AG est aussi le lieu et le moment de faire passer des messages. Faisant état d’une « certaine lassitude » des chefs d’entreprises face à la conjoncture, Marie-Myriam Favre a interpellé les élus : « maintenez le cap des investissements, privilégiez les entreprises locales, et veillez au lissage de la commande publique comme à la réduction des délais d’obtention des permis de construire » a-t-elle énuméré.
Invité d’honneur, Pascal Ronzière, président de la Communauté d’Agglomération de Villefranche (CAVBS) mais aussi du Syndicat Mixte du Beaujolais (il regroupe les quatre intercommunalités du territoire) a présenté les grandes lignes du Schéma de cohérence territoriale (SCOT) pour les vingt prochaines années. Un coup de projecteur sans concession sur l’avenir du territoire contraint dans son développement par les lois et règlements en matière d’urbanisme et d’aménagement. Un avenir qui repose sur trois mots-clefs : « Maîtrisé ; Équilibré ; Exigeant ». Maîtrise de la croissance démographique mais aussi maîtrise de la consommation foncière, en conformité avec la loi Climat ; équilibre entre l’Est et L’Ouest du territoire, alors que le Val de Saône attire aujourd’hui tous les regards ; équilibre entre création de nouveaux logements et de nouvelles activités « afin que le territoire ne devienne pas une zone dortoir ». Enfin les exigences : préservation des ressources, protection des milieux naturels, qualité architecturale.
L’élu du Beaujolais n’a pas manqué de critiquer la ZAN, « difficilement tenable à horizon 2050, puisqu’il s’agit de diviser par deux dans les dix ans à venir la consommation d’espace de ces dix dernières années. Comment ne plus consommer de foncier alors qu’il faut construire pour palier la crise du logement et continuer à réindustrialiser le pays ? L’équation me paraît compliquée. Il faudra certainement revenir sur cette loi car l’objectif demandé n’est pas réaliste ».
À lire dans l’édition du 31 octobre du Journal du BTP
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