Au sein de la fédération BTP Rhône et Métropole, vingt-six chambres syndicales réparties sur cinq sections et quatre chambres territoriales œuvrent au plus près des adhérents. Nous avons choisi de diriger le projecteur sur chacune de ces chambres en posant sensiblement les mêmes questions à chacun des présidents. Oriane Viguier, présidente de Legros TP, entreprise familiale basée à Rillieux spécialisée dans les réseaux secs et humides, la petite maçonnerie et la voirie en zone urbaine, est la présidente depuis plus de cinq ans du groupe « Jeunes dirigeants ».
Combien avez-vous d’adhérents aux groupe « jeunes dirigeants » de la fédération BTP ?
Nous sommes une centaine de membres dont une quarantaine très actifs. Il y a une majorité d’entreprises de petites tailles puisqu’il s’agit souvent de créations ou de reprises. Mais ce sont des entreprises qui sont amenées à évoluer.
A quel âge n’est-on plus « jeune » ?
Ce n’est pas une question d’âge. C’est plutôt de jeunesse dans la direction de l’entreprise dont il s’agit. Mais dans les faits, comme c’est un groupe un peu à part, tous ceux qui le souhaitent peuvent venir et rester. C’est un groupe interprofessions, il est un peu différent, nous ne sommes pas entre concurrents par exemple…
Avez-vous noté chez les Jeunes une hausse de repreneurs d’entreprise venant d’un autre métier ?
Non. Il s’agit avant tout de choix familiaux, ou de gens qui travaillaient déjà comme salariés dans une entreprise de BTP, ou encore qui ont fait des études dédiées. Il y a tout de même une passion dans nos métiers, on y vient rarement par hasard.
Que faites-vous exactement au sein de votre Groupe ?
Hors période Covid bien sûr, j’essaie de faire au moins quatre à cinq réunions par an, avec toujours un moment convivial. Nous organisons également une visite de chantier chaque année, ainsi qu’un repas avec les conjoints.
Avez-vous eu à traiter pendant cette crise des problèmes spécifiques aux jeunes dirigeants ?
Nous avons connu un peu de panique, au début du confinement et même pour la reprise, mais il y a eu beaucoup d’entraide. Sinon, beaucoup de dirigeants du groupe ont pu reprendre le travail assez rapidement parce qu’ils exercent sur les territoires et notamment le Beaujolais où les conditions et les clients ne sont pas les mêmes que sur la métropole par exemple. Pour le reste non, nos adhérents ont connu les mêmes problématiques que les autres, appel au PGE, aux reports de charge ou de mensualités…
Vous êtes-vous retrouvée soudain à la tête de beaucoup plus d’adhérents actifs ?
Tout à fait. Ceux qui étaient un peu plus absents d’ordinaire ont participé et c’était avec plaisir que nous les retrouvions.
Avez-vous beaucoup recruté également ?
Oui, énormément. Nous avons eu beaucoup de nouveaux arrivants, de nouvelles têtes, c’est très agréable.
Quel bilan tirez-vous de cette période pour les comptes d’exploitation ?
Globalement je crois que nous avons pu « sauver les meubles » comme on dit. Il n’y a pas de catastrophe, nous avons eu le droit de travailler au deuxième confinement. Pour ceux qui travaillent avec les marchés publics, les élections ont mis un coup d’arrêt à l’activité avec des conséquences pour les six premiers mois de cette année. Le Covid aussi puisque les collectivités auront moins de moyens d’investir dans les travaux.
Qu’est-ce que cela vous a appris personnellement sur vos collègues jeunes ?
Sur leur capacité à s’entraider, à continuer à travailler, et à se soucier les uns des autres. Notre groupe WhatsApp a été extrêmement actif et interactif pendant le premier confinement. Il y a eu beaucoup d’entraide je le répète, de partage d’expériences avec les banques par exemple, les salariés cas contact, en fait tous les cas de figure rencontrés par les uns ou les autres.
Vous êtes un groupe multi-âges, multi-entreprises, multi-secteurs d’activité… Vous êtes plutôt une présidente de club finalement ?
Mais oui. Nous avons d’ailleurs le projet dans le futur nouveau siège de créer « Le Club », un espace dédié à la rencontre, où nous pourrons susciter l’envie de s’impliquer au niveau syndical. Nous avons été aussi créés pour cela : être un vivier de futurs mandataires et donner l’envie de s’investir.
Quelle va être votre action cette année comme présidente de groupe ?
Notre président de BTP Rhône Samuel Minot nous a confié plusieurs missions, dont une sur la création du club que nous venons d’évoquer, nous allons aussi promouvoir les métiers parce que c’est le début de tout pour tout le monde, avec des groupes de travail qui feront des propositions… Nous aurons aussi au niveau régional des adhérents qui participeront aux commissions sur l’intelligence artificielle et le développement numérique. Et nous ferons des réunions sur des sujets thématiques, d’abord en visio, la première sera sur l’assurance décennale et la seconde sur MaPrimeRénov’… En attendant de voir comment ça se passe.
©Photo d’Oriane Viguier par Christophe Pouget.
Une interview à retrouver dans le JBTP du 21 janvier 2021.