Créateurs ou repreneurs d’entreprises, de nombreux « nouveaux » – tous secteurs d’activité confondus, ont adhéré ces derniers mois à la fédération BTP Rhône et Métropole. L’occasion pour nous de vous les présenter au fil des semaines à venir, avant de pouvoir les croiser au cours d’un événement ou autre réunion.
Romain Briday a repris il y a un an Desmonceaux Menuiserie Charpente, à Poule-les Echarmeaux, entreprise dans laquelle il était chef d’équipe. Rebaptisée Briday Toiture, sa société compte deux salariés et bientôt trois.
Quelle a été votre formation ?
Je ne suis pas du tout issu du monde de la charpente, j’ai passé un bac pro « Gestion des Milieux Naturels ». Mais un charpentier m’a proposé du travail quand j’étais jeune, j’ai accepté, et de fil en aiguille je me suis retrouvé chez Desmonceaux. J’ai tout appris sur le terrain.
Vous avez engagé toutes vos économies pour racheter l’entreprise ?
Toutes mes économies et aussi l’aide des banques.
Quel est votre domaine d’activité ?
A 90% de la rénovation de toiture de maison individuelle, de la couverture et rénovation charpente, avec de la tuile puisque nous travaillons dans le Beaujolais et le Haut-Beaujolais.
Vous avez eu du mal à recruter ?
Le compagnon qui va nous rejoindre en septembre habite à côté de chez moi, nous nous connaissions bien, les choses se sont faites naturellement, mais je sais qu’il est difficile de recruter dans le métier.
En couverture-toiture vous avez pris de plein fouet la hausse des tuiles, voire leur pénurie. Comment avez-vous géré cette période avec vos clients ?
Nous avons une clientèle de particuliers, ils ont été plutôt compréhensifs. Ils savent très bien que nous sommes obligés de répercuter les hausses, même si le devis a été signé il y a longtemps, devis sur lequel il est d’ailleurs bien stipulé que nous serions contraints de revoir nos prix en cas de hausse des matériaux entre la signature et le chantier. Nous ne pouvons pas toujours réactualiser nos devis comme nous le souhaiterions, nous baissons un peu nos marges, et faisons avec…
Comment avez-vous géré les phases de pénurie ?
Nous avions tellement de travail d’avance que nous avons pu commander pour six-sept mois de chantier et stocker les tuiles. Nous avons donc pu passer ce cap sans difficulté, et aujourd’hui l’approvisionnement ne pose plus de problème.
Comment se porte l’activité dans votre secteur ?
Il y a beaucoup-beaucoup de travail. L’activité est d’ailleurs parfois difficile à gérer puisque nos clients veulent tous que les chantiers débutent le plus vite possible, presque le lendemain de la signature. Il est difficile de leur faire comprendre que nous avons un an de délai, voire plus encore. C’est la raison pour laquelle nous allons passer à trois salariés.
A quoi est due selon vous cette suractivité ?
Je pense que nous arrivons à une génération d’habitation, les villas des années 60-70, dont les tuiles commencent à être cuites, sans jeu de mots. Il y a aussi selon moi le fait que la concurrence disparaît petit à petit. Il y a des petites entreprises qui ne trouvent pas de repreneurs dans nos villages. Nous ne traitons pas la partie « isolation », donc l’activité que nous connaissons n’est pas liée à l’augmentation des coûts de l’énergie, juste à la vétusté du parc local. Nous offrons également un service de proximité, le dépannage, qui nous amène par ricochet de nombreux clients.
Avez-vous regretté une seule fois en une année d’avoir repris l’entreprise ?
Non, jamais. Même si au début la partie administrative m’a paru compliquée, avoir autant de travail fait plaisir, c’est la preuve de notre bonne réputation. Les journées sont un peu longues, je ne compte pas les heures, mais c’est le choix que j’ai fait, je ne le regrette pas une seconde.
Pourquoi avoir adhéré à la fédération BTP Rhône et Métropole ?
Mon prédécesseur était adhérent ; j’ai considéré que toutes les aides disponibles, administratives surtout, pourraient m’être utiles. Je vais souvent aux réunions, je pense qu’il est intéressant de ne pas rester dans sa petite bulle, se confronter à d’autres façons de voir le travail. Les services juridiques me seront précieux pour régler d’éventuels conflits avec les clients, ou même en interne, si cela se passe mal avec un ouvrier.
Comment voyez-vous l’avenir de l’entreprise Briday Toiture ? Vous allez grossir avec l’activité ?
Ce n’est pas forcément mon objectif. Je pense que la taille actuelle de l’entreprise me convient parfaitement pour l’instant. J’ignore ce que me réserve l’avenir, mais j’ai l’intention de prendre mon temps et de rester à taille humaine. Cela dit, nous allons bientôt proposer la pose de panneaux solaires pour l’électricité. Beaucoup de clients nous demandent ce service, ils sont à la recherche d’intervenants locaux pour ce genre de produits. Je vais donc faire une formation dans ce sens en fin d’année. Et nous allons changer de local… L’année a été bien remplie.
A lire dans l’édition du Journal du BTP du 13 juillet 2023