Anthony Scapotta : « Nous surfons sur l’application des normes pour les bâtiments tertiaires et industriels »

Créateurs ou repreneurs d’entreprises, de nombreux « nouveaux » – tous secteurs d’activité confondus – ont rejoint ces derniers mois la fédération BTP Rhône et Métropole. L’occasion pour nous de vous les présenter au fil des semaines, avant de pouvoir les croiser au cours d’un événement ou autre réunion.

Anthony Scapotta, pas encore quarante ans, a racheté en 2017 la société EREA (Électricité Régulation Et Automatisme) où il avait fait ses classes. L’entreprise basée à Mions est spécialisée en électricité et en Gestion Technique des Bâtiments dans les milieux Industriels, tertiaire, hospitalier et pharmaceutique pour les installations de clims, chauffage et ventilation. Anthony vient d’adhérer à la fédération et est déjà membre du groupe des Jeunes Dirigeants.

Comment êtes-vous parvenu à la tête de l’entreprise EREA ?

Naturellement. J’ai fait sept années d’études en alternance dans l’entreprise, BEP, BAC, BTS Électro Tech et Licence en Expertise Énergétique…  A la fin de la licence, en 2008, je suis parti car je devais suivre ma compagne à l’étranger qui a finalement pu suivre son cursus ici. J’étais professeur de Physique Electrotech dans l’établissement où j’ai fait mes études, lorsque le dirigeant d’EREA m’a appelé pour me confier son souhait de me vendre l’entreprise quelques années plus tard. Je suis donc revenu en tant que chargé d’affaires en 2012, et j’ai appris le métier de gérant sur le tas, à ses côtés. En 2017, j’ai racheté une première partie, l’autre en 2021. Tout s’est déroulé en douceur.

Quelle est l’activité de l’entreprise ?

Nous faisons de l’électricité, liée à la climatisation, au chauffage et à la ventilation. De la GTB, gestion technique de bâtiment. Nous installons par exemple un superviseur (PC) qui va agir sur toute la production et la gestion d’énergie d’un bâtiment dans le but de consommer le moins possible… Nous allons électrifier les installations, y placer de l’intelligence, des automates, afin de réguler l’ensemble et gérer des baisses de température la nuit ou de faire des décalages de consignes, etc.

Quels sont vos donneurs d’ordre ?

Nous travaillons essentiellement pour des grosses entreprises nationales dans le domaine de l’Energie, nous avons de moins en moins de petites affaires. Nous venons par exemple de réaliser la gestion technique de la consommation énergétique d’une usine à Saint-Priest. Ce sont des bâtiments de bureaux de 15 à 20 000 m2. Nous faisons également un peu de marchés publics avec des villes et des métropoles.

Vous avez pu conserver les compagnons lors du rachat ?

J’ai gardé l’ensemble des salariés, certains sont partis depuis, et d’autres font maintenant partie de mon noyau dur. C’est la vie d’une entreprise. Nous sommes une vingtaine de salariés, dont deux programmeurs et un bureau d’études. Nous étions dix-douze il y a cinq ans.

Signe que l’activité se porte bien ?

Oui, mais il faut comprendre que nous surfons en ce moment sur l’application des normes gouvernementales qui nous donnent beaucoup de travail : chaque propriétaire d’un bâtiment tertiaire ou industriel est dans l’obligation par décret de réaliser des économies d’énergie (2022). Il y a aussi les retombées de l’explosion du coût de l’énergie, les entreprises recherchent des économies. Nous sommes dans un bon créneau, créneau qui nécessite cela dit un investissement énorme en termes techniques, d’autant qu’il n’existe pas de formation. Bref, c’est un peu compliqué de répondre à la demande.

Que voulez-vous dire par « investissement énorme en termes techniques » ?

La technologie évolue très rapidement, les produits comme les automates dédiés aux bâtiments connectés et la digitalisation changent chaque année, l’obsolescence est rapide. Résultat, nous faisons beaucoup de rénovation. Nous sommes donc contraints de nous tenir en veille technologique, et de nous former, ce que nous faisons chaque fois qu’un nouveau matériel est mis sur le marché.

Avec cette obsolescence rapide des matériels, vous proposez également de la maintenance ?

Nous avons quelques contrats de maintenance à la demande des clients, mais nous ne sommes pas trop sur ce créneau. D’autres entreprises sont spécialisées dans la maintenance de GTB.

Vous recrutez pour faire face à l’activité ?

Pas pour l’instant. Nous sommes « en stand-by », si je peux m’exprimer ainsi. Nous sommes en réflexion sur l’opportunité ou non de grossir.

Pourquoi avoir adhéré à la Fédération BTP Rhône et Métropole ?

Pour deux raisons. D’abord son accompagnement des entreprises comme la mienne est réputé pour être excellent. Nous trouvons en face de nous des experts très réactifs qui proposent des réponses. Ensuite et deuxième motif, je considère qu’il est temps maintenant que je développe mon réseau, les chambres professionnelles sont selon moi incontournables pour m’y aider.

A lire dans le journal du BTP du 22 février 2024