C’est la deuxième charte de ce type à voir le jour. La première est née en 2012, elle avait pour objet principal de faciliter l’obtention des déclarations préalables de travaux de façade, en posant noir sur blanc les recommandations de la ville, mais, surtout, en apprenant à toutes les parties à travailler ensemble.
Plus de dix ans plus tard, la nouvelle charte signée le 10 avril dernier dans les locaux de l’Hôtel de ville de Lyon a élargi le périmètre des acteurs concernés, mais donne surtout de nouvelles orientations en matière d’amélioration thermique du bâti existant pour respecter les objectifs d’adaptation climatique. Un outil à destination des propriétaires – et donc des régies – qui contient :
Un cahier méthodologique sur le contenu et le déroulé d’un projet de ravalement.
Un cahier sur l’amélioration thermique du bâti existant.
Douze fiches typologiques détaillant les caractéristiques et les préconisations des différents types de façades lyonnaises.
Le point sur ce dossier avec Pierre Béroud (S.E.P.T. Façades) et Aurélien Revol (Roche et Cie) qui ont été très actifs en amont de cette signature. Et un rappel du contexte de la charte précédente avec Michèle Roche-Garin, ancienne DG de Roche et Cie.
Aurélien Revol : « Des réponses sur les problématiques de l’isolation par l’extérieur »
« Cette évolution de la charte de 2012 tient compte des évolutions de la technique et apporte des réponses sur les problématiques nouvelles de l’isolation par l’extérieur en rénovation. Cette nouvelle édition se veut plus accessible. L’idée est de vulgariser les termes techniques du ravalement afin que chaque propriétaire puisse identifier et comprendre comment fonctionne son bâtiment, et pour quelles raisons les cahiers des charges ont évolué au-delà d’un simple ravalement. Ce document n’est pas contraignant. Il permet le travail de concert avec les services de l’urbanisme de la ville de Lyon et des Architectes des Bâtiments de France dans le cadre des déclarations préalables de travaux. Le texte de 2012 a évolué, c’était un attendu essentiel pour toutes les parties et notamment notre profession ».
Pierre Béroud : « La ville de Lyon s’est embellie »
« En 2012, il y avait huit signataires. Nous étions quinze cette fois, dont L’ALEC, l’organisme qui recrute les subventions pour des projets d’isolation thermique par l’extérieur, dans le cadre d’un bouquet de travaux, ou encore la Ligue de protection des oiseaux. (…) Le ravalement a beaucoup changé entre cette époque et aujourd’hui. La chaux est de retour en centre-ville depuis une dizaine d’années, sur les immeubles haussmanniens et d’autres aussi. On ne passe plus un simple coup de karcher avant de repeindre. Il n’y a plus de ravalement sans analyse précise de la façade, ni de projet qui n’englobe pas l’ensemble des corps de métiers concernés dans le traitement de façade comme les menuisiers, serruriers, zingueurs, et éventuellement les couvreurs. De son côté, la ville de Lyon s’appuie beaucoup plus aujourd’hui sur les économies d’énergie, avec la préconisation d’enduits isolants. Le côté vraiment positif de ce travail en commun mené depuis les années 2010 est que la ville de Lyon s’est embellie ».
Michèle Roche-Garin : « Nous souhaitions une charte pour adapter les exigences des ABF à nos problématiques techniques »
« La première charte lyonnaise du ravalement des façades a été signée en 2012. C’était une idée du métier, notamment de la commission Façades de la chambre de Peinture de BTP Rhône, qui devait faire face à des problématiques d’obtention des déclarations préalables de travaux délivrées par la ville de Lyon. A l’époque, nous trouvions souvent des éléments de façades détériorées par le temps, des menuiseries remplacées par du PVC, des volets roulants interdits. Il nous fallait donc informer et convaincre les propriétaires de la nécessité d’une conformité à la fois technique et décorative de la façade pour obtenir une validation des ABF et de la ville. Il y avait également avec eux de réelles divergences techniques sur les matériaux et procédés utilisés (…) Avec l’ensemble des acteurs, nous avons abouti à un cahier de recommandations – proposées en fonction des différentes typologies de façades – sur lequel la maitrise d’œuvre devait s’appuyer pour rédiger son descriptif technique soumis aux entreprises. (…) Et puis le début des années 2010, c’était le début de la substitution des peintures par de la chaux. Cette charte a scellé la méthode de mise à nu des façades chargées d’anciennes couches de peinture superposées pendant des années, avant d’apposer le badigeon de chaux sur les supports. Il y a d’ailleurs eu un long débat entre l’utilisation de la chaux prête à l’emploi ou d’une chaux préparée in situ, débat élargi à la santé des compagnons dans la manipulation de pigments et chaux et aux notions de garanties et d’assurabilité des chantiers. Il y eut de nombreuses rencontres nécessaires sur plusieurs années avant d’aboutir à cette première version de la charte ».
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