Les « cordistes nettoyeurs » d’Altipol développent leur savoir-faire dans les travaux de bâtiment

Alors que l’entreprise de cordistes dirigée par Jorge Carvalho vient de déménager ses locaux de Givors à Chasse-sur-Rhône, l’occasion est belle de retracer son histoire, rappeler ses spécificités, et ses projets de développement.

Alticlean, Altisecur, Altibat, Altiform ? Vous connaissez ? Ce sont les quatre branches de l’arbre Altipol, une entreprise de cordistes spécialisée depuis son origine dans les travaux d’accès difficile. Nettoyage en hauteur avec Alticlean, sécurisation et protection pour Altisecur, travaux divers de bâtiment pour Altibat, et formation comme son nom l’indique aussi pour Altiform… Rien ne leur fait peur, pourvu que ce soit haut, à risque, et difficile d’accès.

En 2010, un fondu de grimpe propose à son beau-frère qui dirige une petite société d’électricité de le rejoindre dans son projet de création d’une entreprise de nettoyage. L’idée est simple. L’explosion des constructions hautes en verre et métal offre des opportunités pour les cordistes de conjuguer passion et activité. Ce sera Alticlean.
L’électricien Jorge Carvahlo se lance donc dans l’aventure. Près de quinze ans plus tard, il reste seul aux commandes du navire, avec une vingtaine de salariés tout de même, et une activité qu’il a ouverte aux travaux du bâtiment.

« En mai 2023 nous sommes passés de la Propreté au Bâtiment, nous avons changé de convention collective, et nous avons créé Altipol en janvier 2024 qui regroupe notre savoir-faire dans le nettoyage, mais aussi nos trois autres branches « Bâtiment ». Nous travaillons beaucoup avec de gros clients étancheurs qui nous font intervenir sur leurs chantiers pour tout ce qui est difficile d’accès. Nous procédons également à la mise en sécurité et protection des toitures, des verrières avec la pose de filets, notamment pour le désenfumage », résume Jorge.

« Le métier est en train de se professionnaliser »
Pour Altiform, l’ambition est de pallier les difficultés de recrutement en formant les jeunes et les personnes en reconversion à un métier exigeant qui réclame des compétences bien spécifiques et très encadrées.

Maintenance, entretien, rénovation, travaux dans le neuf, l’activité proposée par Altipol est suffisamment large pour permettre à l’entreprise de connaître activité soutenue et croissance depuis sa création. Aéroport de Nice, Opéra de Lyon, Région Rhône-Alpes, souvent sous-traitant de grands groupes comme Vinci ou Bouygues, Altipol développe son carnet d’adresses au rythme de ses interventions. Et prend le temps de consolider sa situation. « Nous avons un directeur opérationnel, une directrice administrative et financière, deux conducteurs de travaux, un commercial, six chefs d’équipe, et une douzaine de cordistes », énumère Jorge Carvalho, « Il faut se structurer. Le métier est en train de se professionnaliser, de se regrouper, les premiers créateurs de sociétés de cordistes sont en train de passer la main » …

Le métier reste une niche – ils sont 10 000 en France – il compte de nombreux autoentrepreneurs qui se retrouvent en concurrence sur les petits dossiers, mais le domaine d’intervention est de plus en plus large. Pour s’imposer, la formation des équipes demeure la clef. « Le Qualibat « Travaux sur corde » est l’un de nos prochains objectifs », souligne Jorge, qui réfléchit avec son staff à la semaine des 4,5 jours pour ses équipes. Car cordiste demeure une profession exigeante. Qu’il pleuve, qu’il vente, dans la chaleur ou le froid, il faut y aller…

À lire dans l’édition du 31 octobre du Journal du BTP