Ce sera un événement. Et une fête. Le 5 décembre prochain marque en effet le cinquantième rendez-vous des « 5 à 7 de l’éco-construction », rendez-vous trimestriel des professionnels du Bâtiment qui « offre une information technique de qualité, centrée sur la performance thermique et énergétique des bâtiments ainsi que sur le choix des matériaux ». Un seul thème technique est traité à chaque fois, afin d’aborder le sujet en profondeur avec des experts reconnus.
« Cette édition sera évidemment particulière » indique Frédéric Wolf, directeur Métiers à la fédération BTP Rhône. « Cela fait plus de dix ans que ces « 5 à 7 » fonctionnent, ils ont été créés en 2011, nous allons prendre de la hauteur, du recul, et nous amuser. Nous allons partager du contenu, du savoir, mais aussi des émotions, des ressentis, et enfin un verre dans la tradition du BTP ».
Une édition qui rassemblera non seulement les chefs d’entreprises, architectes, et autres maîtres d’ouvrage, des assureurs, des banquiers, des économistes, et membres de bureaux d’études, mais aussi les partenaires historiques et de nombreux acteurs du secteur (1).
Pour « prendre de la hauteur », une table ronde intitulée « L’éco-construction, hier, aujourd’hui et demain ! », vaste sujet qui rassemblera des intervenants de haute volée aux côtés de Julien Courbière (Lofoten), Karine Lapray (Tribu), Thierry Rieser (Enertech), Thierry Roche (Atelier Roche). Le passé, le présent et le futur…
Quelques éléments de compréhension, toujours avec Frédéric Wolf :
Le passé
« En termes de réglementation, le passé a été foisonnant sur la construction neuve, il y a eu un véritable « bon en avant ». En revanche, cela a généré un cadre très restrictif. Parallèlement, peu de règles ont porté sur la rénovation. Il y a bien la fin programmée de l’autorisation de louer certains appartements ou maisons, dont l’étiquette énergétique est trop dégradée, mais les avancées sont très lentes. En rénovation, nous sommes suspendus aux effets du décret tertiaire, qui introduit une petite révolution avec des obligations de résultats. Mais d’une façon générale, ce qu’il faut noter, c’est ce changement perpétuel de règles, véritable handicap pour le secteur ».
Le présent
« Il y a eu un effet crise de l’énergie, c’est vrai, qui a reposé la problématique des dépenses en la matière, mais la prise de conscience s’est heurtée à deux phénomènes : les moyens de chacun avec la hausse des taux d’intérêt, et encore une fois une réglementation qui a manqué de stabilité comme sur le dispositif MaPrimeRénov’, même s’il est en effet plus efficace de privilégier une rénovation globale à une rénovation par geste. Le dispositif est encore très compliqué, il faut prendre un accompagnateur, s’y retrouver dans le maquis d’aides… Et puis ces aides favorisent l’apparition de « chasseurs de primes », d’éco-délinquants qui empoisonnent le secteur de la rénovation. Mais attention, l’éco-construction, ce n’est pas seulement se prémunir contre la hausse des prix de l’énergie. Il y a aussi le confort, le poids carbone des bâtiments, l’emploi des matériaux biosourcés, géosourcés, le réemploi, l’économie circulaire… déjà très présents dans la construction neuve ».
Le futur
« Sur notre territoire rhodanien et alentours nous avons une synergie foisonnante d’acteurs de l’écoconstruction, un vivier déterminé à faire émerger des innovations, à travailler ensemble, construire des prototypes, investir dans la recherche et le développement. L’offre va vite, elle se régénère, et le territoire est impliqué. Il suffit de voir le succès du Parcours Terra BTP, parcours « vers le régénératif », qui s’ouvre à l’ensemble des partenaires de l’acte de construire. C’est essentiel pour demain ».
(1) Les 5 à 7 de l’éco-construction sont organisés avec le concours de l’Agence locale de l’énergie et du climat de la Métropole de Lyon (ALEC Lyon), de l’Agence Locale de la Transition Énergétique du Rhône (ALTE69), de l’Agence qualité construction (AQC), de la Fédération du Bâtiment et des Travaux Publics du département du Rhône (BTP Rhône), de la Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment du Rhône (CAPEB Rhône), de la Direction Départementale des Territoires (DDT Rhône) et de l’interprofession du bois (FIBOIS Rhône).
À lire dans l’édition du 5 décembre du Journal du BTP
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