Fort du succès de la première édition, Fédération BTP-Rhône reconduit le parcours de formation Terra BTP pour sensibiliser les entreprises de la construction à la transition écologique.
La préservation de la biodiversité et l’action en faveur du climat sont de plus en plus prises en main par les entreprises du BTP.
Fort de cette première expérience qui a été menée à partir de novembre 2023, la Fédération BTP Rhône vice-présidée parOriane Viguier (Legros TP) qui pilote Terra BTP du côté des élus, a édité un livre blanc de restitution du premier parcours 2023-2024.
“C’était une priorité du mandat de Norbert Fontanel président de BTP Rhône, explique Oriane Viguier. Nous avons construit Terra BTP sur le modèle de la Convention citoyenne pour le climat. Nous nous sommes rapprochés de CEC, la Convention des entreprises pour le climat, nous voulions une formation très pragmatique.”
Vingt-entreprises et 37 salariés du Rhône participent à la deuxième édition de Terra BTP
Cette année, Terra BTP s’est ouvert aux fournisseurs, aux maîtres d’ouvrages de l’écosystème, aux partenaires, et aux non-adhérents comme le cimentier isérois Vicat.
Pour cette deuxième édition, de décembre 2024 à septembre 2025, 20 entreprises et 37 participants sont inscrits, contre 17 entreprises et 25 participants pour la première édition.
Le programme permet de rassembler les entreprises volontaires au fil d’un cursus à raison de six sessions de formation d’un à deux jours. Autant que possible, les entreprises délèguent deux participants par société, des entités de toutes tailles, et de tous corps de métiers.
Terra BTP s’est associé à la Convention des entreprises pour le climat (CEC), créé en 2020. “Notre réflexion nous a mené à la conclusion que la puissance des entreprises, plus que le simple particulier, peut permettre de faire bouger les choses en faveur du climat”, complète Oriane Viguier.
Petit à petit, les chefs d’entreprises parviennent à entraîner les équipes. Des fresques du climat sont dessinées, les bilans carbones commencent à se généraliser, on va même jusqu’à recréer des jardins dans les entreprises, où regarder de plus près ce que l’on mange au déjeuner, etc.
Terra BTP consiste à des échanges de bonnes pratiques, ou à faire intervenir lors de conférences des spécialistes ou de scientifiques comme la glaciologue Heïdi Sevestre, qui a marqué les esprits.
“Pour moi, il y a un avant et un après Terra”
Jean-François Dubray, chef d’entreprise, président de Rhône-Toiture, a effectué le parcours complet de la première édition de Terra BTP : “Pour moi, il y a un avant et un après Terra, cela a changé notre perception. Travaillant le bois depuis toujours, nous étions déjà engagés, comme charpentiers-couvreurs, dans l’utilisation de produits biosourcés pour l’isolation des toitures, mais j’ai découvert que je ne savais pas grand-chose et qu’il y avait encore un long chemin à parcourir. Cependant, il ne faut pas se précipiter dans des actions rapides, mais les planifier dans le temps. Le pire serait de mener des missions “one shot” et de passer à autre chose. Lorsque nous déposons des charpentes, nous stockons le bois, notre réflexion va vers la mise en place pérenne de réemploi de ces bois, comment les redimensionner, les utiliser, en faire des coffrages pour toitures, etc.”.
Terra BTP est une démarche qui vise le long terme, et chaque participant s’emploie à bâtir une feuille de route à horizon 2035.
“On ne transforme pas une entreprise en deux jours, explique la vice-présidente de la Fédération BTP Rhône. Le principe de la CEC qui nous fournit les éléments pour les formations veut que l’entreprise à impact puisse devenir entreprise “régénératrice” en 10 ans, tout en intégrant ces pratiques dans son modèle économique viable. C’est-à-dire aider à ce que les limites planétaires soient régénérées”.
Entreprises régénératrices ? Le concept peut sembler utopique. Cependant les réflexions sont bien avancées.
La dirigeante de Legros TP, dans le domaine des réseaux, fournit un exemple : “La re-végétalisation, nous le pratiquons depuis longtemps chaque fois cela est possible, mais il est des cas où lorsque nous posons des canalisations en tranchées, nous comblons avec des remblais inertes sans vie, pour ne pas attaquer nos tuyaux, nous nous rapprochons de spécialistes voire de chercheurs pour travailler à régénérer du vivant là où il n’y en avait pas ou plus”.
À lire dans l’édition du 17 décembre du Journal du BTP